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Volltext: Les costumes populaires de la Turquie en 1873 : ouvrage publié sous le patronage de la Commission Impériale Ottomane pour l'Exposition Universelle de Vienne

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enfouir ses plis enormes dans les vastes profondeurs des kaltchoun blancs, evases et ra- 
battus en retroussis, comme les bottes a entonnoirs videes si glorieusement par le ma- 
rechal de Bassompierre a la sante des treize cantons snisses. La ceinture de laine 
bleue qui serre le chalwar a la taille est encore un assez joli morceau d’etoffe. 
Bien des considerations pourraient ressortir, si on le voulait bien, des yemeni 
rouges que le Bulgare de Ahi Tchelebi porte ä ses pieds. On peut se borner ä deux 
principales consequences, qui en decoulent immediatement: la premiere a besoin d’etre 
confirmee par une information locale; mais eile est probable et consiste en ceci, ä 
savoir que les gens chausses de yemeni sont necessairement des habitants de villes, de 
gros bourgs et autres localites oü la marche est favorisee, sinon par un pavage quelcon- 
que, du moins par un terrain naturellement sec et aplani. La seconde se passe de 
preuves. L’ensemble de leur costume, la prodigalite d’etoffe qui y regne, suffit et au 
delä pour demontrer que les habitants de Ahi Tchelebi sont des proprietaires ruraux 
fort ä leur aise, qui, marchant sur leurs terres, ont la faculte de porter des chaussures 
relativement riches, et ne craignent pas trop de les user. 
PLANCHE IX. 
Ficjare 1: femme Bulgare de ahi tchLlLbi. 
Cette proposition reqoit une sorte de confirmation, difficile ä nier, de la seule vue 
du costume de la femme bulgare de Ahi Tchelebi, quoique ce costume ne soit certai- 
nement pas tres luxueux et que, chose rare chez les femmes, les bijoux n’y brillent 
presque, pour ainsi dire, que par leur absence. 
En effet, que constate-t-on d’ordinaire dans le costume des femmes bulgares ? 
L’absence de toute lingerie autre que la chemise, le defaut complet de bas et de 
caleqons. Or ici nous trouvons des bas de laine rayes, un caleqon qui laisse voir 
ses plis bouffants par dessous la chemise, et de plus, chose qui prouve surabon- 
damment l’aisance des habitants de ce bourg, et la benignite du terrain qu’ils 
foulent de leurs pieds, ces pieds sont chausses de terlik en aba, c’est-ä-dire de pan- 
toufles en feutre, chaussure de chambre s’il en tut jamais.
	        
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