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mente de soie bleue ou noirele long de toutes ses coutures. Une ceinture de laine rouge,
bleue, ou noire, fait de nombreux tours sur ses reins pour y rattacher son potour, de
meme etoffe et de meme couleur que le tchepken, et releve de passementeries du meme
genre, sans repetition des broderies d’or. Ce potour, large sur les cuisses, descend eil
collant aux jambes jusques sur les yemeni rouges en forme de bateau qui chaussent les
pieds de bhabitant de Sofia, et dessine le long de ses tibias deux ecussons termines en
guetres, qui ferment hermetiquement l’entree de la chaussure, et defendent a la pous
siere et ä la boue d’y penetrer.
Quoiqu’il soit enrichi d’un assez joli travail en or et en soie, ce costume ne depasse
pas, en moyenne, le prix de 470 piastres (94 francs.)
Figure 2: femme bflgake de Sofia.
Une grande simplicite regne dans ce costume, economique et peu genant. La nature
seule fait tous les frais de la coiffure, et decide en souveraine absolue de son plus ou
moins de beaute. Aucune modiste, aucun artiste capittaire meme n’a rien ä y demeler;
c’est une affaire d’interieur, dont le ministre est le peigne de la famille. Une chemise
de toile, sans manches, laisse les bras libres pour le travail du menage, et les Ihre sans
voile a fadmiration de l’hote. Une jupe de laine blanche, rayee de noir, est recouverte
par un vetement tout local, en aba (feutre) noir nomme sokman, etroit sur la poitrme
et evase par le bas. Une ceinture brodee fixe au dessus des hanches cette piece de
rhabillement, dont quelques rares ornements tisses en laine blanche le long des
coutures varient legerement l’uniformite. Un mintan long, de meme etoffe, et sans
manches, sert de pardessus. Des pompons de laine blancs ou rouges l’agrementent;
c’est a peu pres la seule coquetterie que se permette sa proprietaire. Elle n’est
pas ruineuse, car tout le costume revient, y compris les souliers, ä 150 piastres
(30 francs !...)
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