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tion deux rangs superposes de pieces d’argent de toutes les epoques et de tous les
pays, oü les medailles pheniciennes, grecques et romaines se melent aux quarts de
medjidie, oü les aigles de Russie, d’Autriche, de Prusse, frolent de leurs alles deployees
la croix hellenique, l’effigie de la reine Yictoria et celle de la Republique franqaise.
Pour que la femme du fellah des environs de Jerusalem soit a peu pres contente
de sa parure, il faut encore que sur cette coiflure soient fichees de longues epingles
d’argent balan<jant autour de sa tete et sur son visage des cbainettes garnies d’un
Supplement de monnaies qui battent sesjoues de leurs disques, et qu’a son cou un
carcan d’argent suspende une dixaine d’autres chainettes semblables, descendant
avec leur garniture le long de sa poitrine jusqu’au bas de sa ceinture.
II faut, de plus, qu’a son bras droit resonnent un bracelet d’argent et deux bra-
celets de verre file, Tun blaue et l’autre bleu turquoise, tandis que son bras gauche,
moins favorise, n’est orne que d’un bracelet d’argent et d’un bracelet de verre de cou-
leur d’emeraude. Une chemise de soie a bandes jaunes et bleues, ouverte sur les
cotes et tralnant par derriere, lui forme de vastes manches bariolees au moyen d’une
ceinture, faisceau de cordes de soie qui balaient la terre a cöte de ses pieds, chausses
de paboudj rouges a pointes reeourbees.
Par dessus sa chemise, la femme fellah porte un mintan de coton rouge constelle de
soleils, de lunes, d’etoiles et de figures cabalistiques piquees en soie blanche. Pour
sortir, eile couvre ce mintan d’un aba en tapisserie, et cache son visage sous un
back eurtussu, long voile qui enveloppe entierement sa tete et son buste.
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