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Le docteur Hoffmann, dans un discours (1) prononce a
la Societe chimique de Berlin, a l’occasion de la mort de
Liebig, nous semble avoir parfaitement resume le but et la
valeur de la decouverte de l’illustre chimiste allemand.
Apres avoir rappele les travaux speciaux de celui-ci sur la
nutrition des plantes et des animaux, il fait ressortir les
applications qui en sont la consdquence: « Qui n’a pas
entendu parier, dit-il, de son bouillon de viande, de cet
extrait, fruit de longues recherches qui lui ont enfin permis
de condenser, sous un petit volume, les parties essentielle-
ment nutritives de la viande et de transporter les richesses
d’une autre zone chez les nations moins favorisees de
l’Europe! »
Le probleme de livrer a la consommation les immenses
ressources perdues dans les pays lointains n’est pas aussi
facile a resoudre qu’on le suppose generalement. Pour en
avoir la preuve evidente, il suffit de se rappeier les
nombreuses tentatives faites ä differentes epoques et qui
n’ont abouti a aucun resultat pratique.
Liebig, aide des travaux acquis pär la Science et de ceux
qu’il a poursuivis lui-meme avec beaucoup de persdverance,
a realisö un progres incontestable sur tous les procedbs
connus. Lui-meme a eu soin de le repeter souvent : le
dernier mot n’est pas dit sur ce sujet, il faut savoir se
contenter de ce qui actuellement est possible, en lais-
(1) Moniteur scientifique du docteur Quesnevtlle, juin 1873, p. 469.