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miner le caractere general en disant quelle devait etre
particulierement un terrain oü la civilisation du Nord de
l’Europe eutendait montrer ä celle du Sud de notre conti-
nent la cause de sa superiorite intellectuelle en exhibant
tous ses moyens d’instruction populaire, ses methodes
d’enseigneraent, ses procedes, ses engins de culture et les
resultats attestes par ses statistiques officielles. Mais etait-il
besoin de prouver au moyen d’une exhibition de ce gerne
un fait qui est irrecusablement etabli depuis longtemps? Car
il n’est personne qui ne Sache que linstruction du peuple est
beaucoup plus generale dans les pays germaniques et scan-
dinaves quelle ne lest dansaucune autre partie de l’Europe.
11 n’est personne, non plus, qui ignore que cet etat de choses
est dü rnoins ä des dispositions naturelles plus intenses chez
ces deux races nationales, qu’a des causes tout a fait exte-
rieures.
En effet,>il est, d’une part, le resultat de lenergique appel
adresse, en 1524, par Luther ä toutes les villes allemandes,
afin de provoquer la creation d’ecoles populaires, le prin
cipe du libre examen en amtiere de religion imphquant
necessairement la faculte de lire les textes dont l’interpre-
tation est abandonnee a chacun. 11 est, d’une autre part,
le resultat d’une suite de lois et de reglements qui datent
ici d’un siede, la de deux siecles, et qui, semparantde
l’enfant depuis le jour oü il a atteint sa sixieme annee, le
soumettent ä l’obligation scolaire jusqua ce quil soit par-
venu a läge de quatorze ans revolus. Il est aise de com-