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certaines limites. Pour la Belgique, a cöte de ses bieres si
anciennement connues et estimees, viendront se placer
quelques types perfectionnes, resultant des progres realises
cbez nous ou ailleurs, mais combinds logiquement, dune
part, avec nptre propre expdrience, de l’autre, avec les
habitudes des industriels et des consommateurs.
Un exemple de cette transformation, qui ne s’explique
pas uniquement par la vogue ou le caprice, nous est fourni
par la fabrication de la biere en Autriche. Tous ceux qui
ont xisite l’Exposition de Vienne ont pu remarquer que la
biere la plus en faveur etait celle de Pilsen, boisson tres-
fine et tres-delicate, d’une nuance pale, d’un aspect agreable
et d’une digestion facile. Ces qualites, on le comprend,
proviennent du procede de fabrication, parfaitement connu
et qui tend a se repandre en Allemagne. II parait meme
qu’en Baviere, l’antique boisson, si nourrissante et aussi si
lourde, a une tendance a’imiter la nouvelle biere de Pilsen,
afin de devenir un produit de luxe destine aux estomacs
moins robustes et aux amateurs plus raisonnables.
Nous avons dit que l’industrie de la biere doit dtre encou-
ragee, au point de vue moral et hygidnique, dans l’interdt
des populations laborieuses. En est-il ainsi aujourd’bui ?
Les lois fiscales, qui ont a sauvegarder les droits du tresor,
n’ont-elles pas aussi ä tenir compte de la libertb' de
1’industriel, sans laquelle tout progrds serieux est impos-
sible, et surtout, des justes exigences du consommateur ?
Tous ces interets, qui semblent se contredire et se