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six millions cinq cent mille francs, s’btaient constituees a
Bruxelles en 1836, et la statistique nous fait connaitre que
le chilfre de l’exportation des livres reproduits s’blevait,
en 1845, ä dix-sept cent mille francs.
Ces societbs devaient finir par se faire naturellement
une concurrence fatale, et la Convention de 1852 fit dispa-
raitre celles qui avaient resiste.
On ne peut meconnaitre que deux resultats immenses
ont ete la consdquenee de la reproduction des livres fran-
gais : 1° l’universalite de la langue et des idees frangaises
repandues partout par les livres imprimes en Belgique
et vendus ä bon marchd; 2° la creation d’une multitude
inconnue de lecteurs attires par l’appat des prix peu eleves
et pour lesquels les dditions originales dtaient inacces-
sibles.
Bien que nous ayons aussi des ecrivains de merite,
nous n’avons pas de litterature nationale et nous n’y
trouvons pas non plus de marchö ni de debouches pour
nos livres. Aussi pourrait-on taxer de folie, l’editeur qui
s’aviserait d’y creer des publications telles que celles qui
ont valu aux maisons Marne, de Tours, et Hachette, de
Paris, les plus hautes distinctions aux Expositions Univer
selles de Paris (1867) et Vienne (1873).
Depuis l’abolition de la reimpression, la prosperite de
la typographie beige n’a cesse de se developper, puisque
Bruxelles seul compte au-dela de 125 presses mecaniques,
alors qu’en 1852 eile n’en possedait qu’une douzaine.