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dans sa riebe ornementation : lorsqu’il se sera assurd la
collaboration de peintres speciaux pour tracer les figures
sacrees, la precision du travail le placera au premier rang
parmi ceux qui s’appliquent ä enrichir le vestiaire des
sacristies.
Dans les soieries broddes pour ornements sacerdotaux,
l’Italie s’inspire surtout du xvii e siede, et se complait aux
lourdes appiications d’or sous lesquelles disparait, dcrasd, le
brocard ou le damas. Si Ton admet ce genre, on doit recon-
naitre que l’habilete des producteurs italiens ex'celle ä
disposer des masses brillantes pour la pompe des cdrdmonies
fastueuses si cheres aux croyances de la Peninsule. L’orphe-
linat de Salerne avait expose, dans ce style, une chasuble de
la plus grande richesse, mais dont les masses d’or epaisses
laissaient regretter l’habilete bgarde et la depense exageree.
Quelquefois, au milieu de ces rosaces rutilantes et dblouis-
santes, un fin travail a Faiguille dessine artistement un
sujet delicat rendu en soies de couleurs nuancees. Nous
avons vu ainsi une reproduction remarquable de l’une
des tetes suaves de Carlo Dolci (Guissiani, de Milan). La
broderie au long point compte encore d’habiles artistes
dans la Pbninsule italique; on en voit meme qui mdlent
aux sujets sacrös des copies de tableaux profanes, tels que
ceux du Veronese (Leoni).
Les etoffes de luxe que l’Espagne fabrique pour les usages
religieux consistent en brocards et en orfrois dans lesquels
predomine le style rocaille. Ces soieries opulentes admettent