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du double escalier, la Substitution passagere de quelques
figurines, probablement encore inachevees lors de l’envoi
de ce meuble a Vienne, ne pouvaient nuire a l’ordonnance
elegante, a la sculpture habile de cette belle composition
en pur style gothique. Tout au plus pouvait-on critiquer
quelques details : les crochets bien angules et fort evides
qui se developpaient en corbeaux aux coins de la cuve; le
troncon de colonne, plutot roman que gothique, qui suppor-
tait des figurines de saints aux angles du corps principal.
L’agencement des bois denotait une rare habilete, surtout
dans les angles combines du soubassement. La sculpture,
non-seulement des statuettes et des grands bas-reliefs,
mais des details de l’abat-voix, des chapiteaux, tous varies,
surtout des frises ä feuillages de la cuve, montraient qu’une
ecole de sculpteurs habituds ä fouiller hardiment le chene
d’apres un dessin elegant s’est formee dans les ateliers de
ces exposants.
Le respect de la tradition, qui simpose aux fabrications
liturgiques, erde parfois des donnees etroites aux artistes
qui s’adonnent ä la construction et a l’ameublemenlf des
edifices sacres. La oü la religion dominante a regne triom-
phalement pendant uneepoque precise de l’histoire des arts,
on s’habitue ä ne considdrer comme sacrd que ce qui rappelle
cette apogee de la foi et Ton refuse le caractere religieux ä
toute oeuvre qui ne porte point ce cachet archai’que. Nos
pays d’Occident ont ainsi fait du style gothique la regle des ,
artistes sculpteurs qui travaillent pour 1 eglise. La Hongrie,