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sur bois representant des figures byzantines aux traits
cernes, au costume et aux attributs constants, d’une colo-
ration aussi sombre que les madones attribuees ä saint Luc.
Pour le tzar ou les princes, les orfevres encadrent ces
tableaux dans une bordure d’or et de pierreries, appliquent
des nimbes, des couronnes, parfois un revetement repousse
et dore ne laissant voir que l’ovale du visage de la Vierge,
de l’enfant Jesus, de saint Vladimir, de saint Dimitri ou du
bienheureux patron dont on invoque la protection. Dans de
miserables cabanes de la Grece, nous avons vu de ces pein-
tures, dressees sur l’appui de la cheminee, dont il dtait
souvent fort difficile de reconnaitre la date, tant l’art des
chretiens d’Orient sait copier minutieusement les types
hieratiques. Bien que la statuaire ne soit point admise
dans les temples du rit grec, eile s’applique, depuis des
siecles, ä sculpter des Oeuvres mignonnes pour le culte prive.
Les modernes Hellenes , comme les Russes, detaillent
tinement des croix en bois d’olivier, des panneaux en
buis analogues aux dyptiques en ivoire de Byzance, dans
chacun desquels on admire une foule de petits personnages
ramenes aux proportions exigues des etonnantes decou-
pures d’origine chinoise. Les scenes de la Passion, les
episodes de la vie des saints, si artistement sculptes sur les
grands retables en bois rehausses de dorures que nous
admirions ä Cologne, ä Saint-Denis de Liege, dans beau-
coup deglises et de musees, sont reduites a des dimensions
lilliputiennes par les sculpteurs contemporains de Grece.