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celebrait la messe. L’autel en pierre est donc le veritable
type consacre. En outre, lorsque l’architecte ou le sculp-
teur choisit le style gothique, il doit respecter le principe
constant de ne rien deguiser, surtout pour l’autel, centre et
element primordial des ceremonies chretiennes. Fagonner
du platre et le cacher sous une peinture trompeuse, comme
lavait fait un exposant, est un veritable anachronisme de
style, une violation inexcusable des idees traditionnelles
qui regissent le mobilier de nos eglises. La question de
prix doit ici etre ecartee; du reste, il est facile d’executer
des autels simples et de bon gout sans recourir ä des
imitations, souvent grossieres, toujours deplacees dans la
maison de Dieu. Lors meme que ledifice impose le style le
plus ornemente, le clioix des materiaux permet de ne
point secarter d’un devis rigoureux. Le bei autel gothique
en pierre de taille, expose par M. Stehlik nous montrait
un bon specimen, certes peu dispendieux. Nous regrettions
cependant d’y revoir les colonnes coudees, dont on peut, il
est vrai, citer d’anciens exemples, mais s’affranchissant
trop de la ligne perpendiculaire, theme constant du goüt
des xii® et xm e siecles, qui a fourni aux anciens huchiers et
ymaigiers lelement simple de leurs creations hardies et
ideales. La Perforation du toit du tabernacle pour simuler
un dais en etoffe, viole aussi la regle constante du style
gothique, qui ne veut rien dissimuler, ni deguiser la matiere
premiere mise en oeuvre, mais, au contraire, fait servir
artistement chaque detail a rornementation generale.