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plus beaux specimens de l’art dont nous nous occupons.
Les fenetres en grisaille, dont les Hollandais ont fait si
grand usage au xvn e siede, surtout pour les bätisses
laiques, reparaissent dans quelques eglises modernes. Ces
vitraux exigent une grande elegance de dessin, beaucoup
de delicatesse de touche. Ils conviennent surtout, en debors
des habitations civiles, aux chapelles d’ecole et aux petits
oratoires, oü l’on ne saurait sagement poser des fenbtres
richement peintes et, par suite, quelque peu soleimelles,
toujours coüteuses. La-belle exposition de M. Didron nous
montrait une delicieuse grisaille, representant le Christ
appelant ä lui les enfants, d’une composition suave, d’un
dessin elegant, fort bien combine avec l’agencement des fers
et des plombs. Cette charmante fenetre, dont la legerete
n’arretait presque pas les rayons du jour, l’emportait,
selon nous, sur deux vitraux colores dont les tigures manie-
rees perdaient la gräce naive qui convient plus encore au
vitrail d’eglise qu’a toutes les autres Creations des arts
industriels appliques aux usages religieux. Mais lorsque la
maison Didron remonte aux plus belles epoques de la
peinture sur verre, eile atteint sürement les chefs-d’ceuvre
du passe. Ses rinceaux de feuillages gothiques, ses lancettes
a personnages ne le cedent, ni pour le dessin correct, ni
pour la coloration franche et lumineuse, aux verrieres
les plus justement admirees par les artistes et les archeo-
logues.
Les vitraux beiges etaient peu nombreux au palais du