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et dote la cathedrale de Cologne de vitraux bien dessines et
richement colories, se laissent quelquefois egarer par la
recherche de details qui deflore les peintures sur verre
d’Allemagne. Les fonds ouvrages, que prodiguent la plupart
des fabricants, sont plus nuisibles qu’aväntageux aux person-
nages principaux. A l’imitation des enlumineurs de manus-
crits, les verriers du moyen äge ont bien place derriere
certaines saintes images un dais en etoffe, signe de la sain-
tete du personnage. Mais il y a loin de ces details elegants
au fond imitant le cuir de Cordoue qui laissait se detacher
inegale'ment une madone peinte ä Ulm; a une fenetre bleu
fonce ponctuee de noir, ou au remplissage genre mosai'que
d’un vitrail de Münster. II y a meme beaucoup ä critiquer le
peintre verrier qui, au lieu de laisser ä ses figures le nimbe
radieux que produit le verre clair, les noie au centre d’un
medaillon plus sombre que les bordures et les details des
entourages, produisant ainsi l’effet desagreable que les
lapidaires reconnaissent ä certaines pierreries qui tachent
le joyau d’un trou noir.
Les tons violaces, ardoises, comme toutes les couleurs
melees et ä tendance a l’opacite, devraient etre severement
bannis de la palette du peintre sur verre. La transparence
elegante d’une belle couronne de roses, sur fond clair, decor
genre Louis XVI, plus propre a un salon qu’a une chapelle,
aurait du guider l’artiste de Berlin chez lequel nous deplo-
rions pareille erreur, enlaidissant jusquau ridicule son
image traitee dans le goüt du xv e siede. En tous cas, les