tion speciale, nos modeleurs, graveurs, ciseleurs, emailleurs
sont prives de l’initiation pratique que donnaient jadis les
anciennes corporations et qu’on na point encore remplacee,
chez nous, par un enseignement comme celui dont l’Angle-
terre, l’Autriche, l’Italie,la Baviere, la France, la Russie, le
Wurtemberg, des pays moins producteurs, ont dejä recu le
bienfait. Malgre ces difficultes, l’isolement oü nos artistes
industriels sont pour la plupart laisses, M. Bourdon-De
Bruyne a su realiser de belles oeuvres, d’un style correct,
dans lesquelles on ne peut critiquer cä et la que quelques
details accessoires. L’impossibilite commerciale d’employer
toujours les machines-outils. qui preparent si utilement l’objet
au travail artistique, mais dont la precision engage parfois a
se contenter de cet ä-peu-pres qu encouragent les exigences
du commerce et du bon marche, lui a servi a donner a
toutes ses pieces de vaisselle sacree le fini et le cachet
individuel que les Connaisseurs prisent si haut lorsqu’ils la
reconnaissent dans l’oeuvre des compagnons des anciennes
jurandes. Le style ogival, que recherche surtout M. Bourdon-
De Bruyne, est le gothique secondaire, celui qui a cree
taut de chefs-d’ceuvre en Belgique et qui sert merveilleuse-
ment le travail artistique des metaux.
Poursuivant courageusement les progres dejä realises
par lui, l’artiste beige verra bientöt saus doute tornber
l’influence dune routine sans goüt, qui laisse encore des
oeuvres laides et banales se repandre dans nos sacristies et
sur nos autels. Leur prix eleve, du exclusivement ä la