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Ce sont ces chefs-d’oeuvre que Ton s’applique ä repro-
duire. Dans la plupart des pays, nous constatons un
beureux retour a ce decor somptueux qui dispose sur le
metal de fines peintures, d’une duree plus que seculaire.
Les Byzantins ont, paralt-il, invente lemaillure, bien
qu’.on croie la retrouver sur quelques ornements sacres de
l’antique Egypte et que des antiquaires, contrölant par une
trouvaille recente l’affirmation de Philostrate, veuillent
restituer aux Gaulois la connaissance de cette blegante
fabrication dont nous avons vu l’application sur plusieurs
bijoux etrusques. Quoi qu’il en soit de l’origine historique,
les orfevres russes, s’inspirant des ancienstypes de Byzance,
aiment encore a enjoliver l’or et l’argent des couleurs les
plus vives, et savent peindre finement, en bmail tendre, les
bordures des images saintes, les noeuds des calices, des
details de leurs vases sacres. -
Non-seulement l’orfevrerie russe dispose avec goüt les
ernaux transparents sur l’or et l’argent, mais des couleurs
opaques, habilement prepardes, quoique depourvues de la
solidite des pätes dures, leur fournissent un decor beaucoup
mieux reussi que ne l’obtiennent leurs confreres au moyen
de mastics colories. Un tryptique de M. Klehbnikoff, une
reliure d’evangeliaire, exposee par M. Portnikoff, divers
autres objets nous montraient les heureuses applications
de cette emaillure en laques, moins difücile que l’application
des tons translucides dont se servaient si largement les
orfevres de la Renaissance italienne. Le style national dtait