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bien caracterise, le goüt distingud, le travail correct.
A M. Sasikotf etaient dus un joli calice a emaux peints et
une curieuse reproduction en or d une basilique moscovite,
semblable a la Sainte-Sophie en orfevrerie que Constan-
tinople avait jadis envoyee aux arehitectes de Saint-Marc.
La grande chäs&eä emaux lapides, exposee par M. Chadt
(Autriche), temoignait d une rare habilete dans ce travail
difßcile, du choix d’artistes du plus grand merite pour
les cartons que l’emailleur autrichien reproduit en pätes
solidementvitrifiees. Ces grandes tigures, largement tracees,
dessinees avec correction, composees avec une entente
savante des tons les plus favorables ä lemail, aux nuances
brillantes et harmonieusement agencees, nous rendaient
les chefs-d’oeuvre de Limoges, perfectionnes par le goüt
moderne. Citons l’image de sainte Ludmila, d’un superbe
caractere et d’une exdcution parfaite, d’apres un carton de
Sequeris. Sans doute, les parties accessoires des chässes
n’etaient que provisoires, car les couvercles en cuir gaufre
et dore, a 1 instar du petit coffret a reliques de saint Louis,
que nous avons vu autrefois dans la sacristie de Feglise de
Tongres, les cabochons aux dimensions trop exigues ne
sauraient accompagner dignement les emaux de M. Chadt.
Le moyen äge nous a laisse de superbes modeles de fiertes
ä emaux et si, dans les splendides Oeuvres d’orfevrerie
de Cologne etudiees par les PP. Martin et Cahier, au
second volume de leurs Melanges d'archeologie, les emaux
sont encore un ddtail d ornementation accessoire, lorsque