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l’art de la peinture vitrifiee prend une place importante
pour relever l’oeuvre au rang dune composition artistique,
le cadre est astreint a ne point deparer ces belles pages.
Le style des peintures de M. Chadt, inspire par l’dcole
d’Overbeck, s’est judicieusement affranchi de l’archa'isme
de convention. Tout en gardant son expression religieuse,
il ne s’est point egare dans le pastiche d’anciens dessins
incorrects. Un ecrivain catholique, critiquant l’oeuvre d’un
sculpteur de la nouvelle ecole, a söverement condamne
cette tendance, si frequente en Allemagne, « ce je ne sais
quoi de maigre et d etrique qu’une convention inintelligente
a fait prendre ä tort pour le type de la statuaire du
moyen age ». Le merite d’avoir evite l’dcueil contre lequel
echouent trop souvent nos dessinateurs pour eglises suffi-
rait ä justifier la haute distinction accordee par le jury aux
ämaux de M. Chadt si l’habile fusion des pätes vitrifiables,
leurs tons nets, leur poli sans soufflures ne prouvaient
l’innovation, en Autriche, des meilleurs procedes de cet art
industriel.
Nous aimons moins Femaillure d’un autre orfevre autri-
chien, qui dispose sur ses ostensoirs des details inspires
sans doute par des monuments persans. Les emaux trans-
lucides qu’emploient les orfevres demandent k etre repartis
avec parcimonie, si l’on ne veut faire chatoyer outre mesure
la vaisselle sacree, dont la richesse ne devrait point detruire
l’aspect severe et imposant. Des cabochons trop nombreux,
posds comme au hasard, tachent aussi ces belles pieces