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Telle etait la pensee du prince Albert lorsqu’avec quelques
notabilites anglaises, il jeta les premieres bases de la
Societe pour l’amelioration des logements douvriers.
Dans le principe, on acheta trois vieilles masures, dans
un des plus sales quartiers de Londres. Apres les avoir
demolies, on eleva sur leur emplacement un grand bati-
ment, dont l’interieur est dispose de manicre a y loger, dans
des conditions parlaites d'hygiene, 82 ouvriers celibataires,
qui ont chacun leur chambrette, garnie d’un lit, dune
commode, d une chaise et d une cuvette pour se laver. Quant
au prix de location de cette chambrette, il n’est pas plus
eleve que celui paye par ces ouvriers pour les mauvais
logements qu’ils avaient quittes. Cet liotel fut rapidement
occupe.
Encouragee par ce premier succes, la Societe consüuisit
successivement des maisons neuves, ä proximite des quai-
tiers les plus populeux. Les unes sont destinees a des cöliba-
taires, d’autres ä des menages. Apres 29 annees dexistence,
eile est parvenue ä loger confortablement 1,530 personnes,
qui echappent ainsi ä la contagion des mauvais exemples.
La ne se borne pas la mission quelle sest imposee : eile
publie aussi des ouvrages elementaires traitant de la
construction des maisons ouvrieres, L’un des plus remar-
quables et qui a eu l’honneur dune traduction frangaise est
celui de M. H. Roberts, vice-president de la SocietA II est
actuellement a la quatrieme edition, et contient deux cha-
pitres tres-intdressants sur les conditions essentielles d une