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directement leurs öuvriers. A cet effet, les uns ont organise
des restaurants economiques; d’autres achetent des denrbes
en gros, aux sources de pröduction, et les cedent aux prix
coütants.
M. Böhmert constate en outre l’existence de nombreusee
associations coopdratives de consommation et d’alimentation,
dues a l’initiative des travailleurs. C’est en Suisse, ajoute-t-
il avec une legitime satisfaction, que fut fondee la premiere
societd de consommation du continent : celle de Zürich.
En 1872, cette Societd a vendu pour 1,194,341 francs de
marchandises et a realisd 49,476 francs de bönefices. Elle
compte plus de 2,000 participants et possede un local tres-
vaste et d’une architecture fort originaleil comprend de
grands magasins, un bureau pour les commis, des salles de
reunion et un cabinet de lecture. Elle ne compte pas tnoins
de 13 succursales, dtablies dans les communes avoisinant
Zürich.
On ne .connait pas le nombre precis des associations de
consommation existant en Suisse ; mais on peut affirmer
qu’elles se chiffrent par quelques centaines, et qu’il n’y a
pas un canton qui n’en possede plusieurs.
II resulte de l’examen comparatif que fait le docteur
Böhmert, entre les depenses des öuvriers suisses et le mon-
tant de leurs salaires, qu’il est possible ä la plupart de ces
travailleurs, s’ils ont de l’ordre, de vivre dans laisance. Ils
. peuvent meine ä la rigueur röaliser quelques dconomies,
surtout s’ils ne doivent pourvoir qu’a leurs propres besoins.