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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
La Hongrie a envoyo chevaux tires des Laras de ILtat et de parti-
culiers. Presque tous ces chevaux avaient le cachet du cheval de seile. Le
Laras de Mezöhegyes, au niilieu de ses nombreux produits, a presente
cetle particularite d’offrir un lot de G chevaux ayant tous les caracteres de
notre ancienne et helle race normande. La famillc a laquelle ces chevaux
appartiennent a pour chef Nonius, etalon nonnand iniporte en Hongrie
il y a soixante ans.
La Russie a presente hk chevaux; heaucoup etaient de provenance
arahe. Les plus remarquables appartenaient au haras du grand-duc Nicolas.
Les chevaux du grand-duc joignent ä la tadle et ä l ampleur du cheval
anglais rharmonie des formes, la souplesse de mouvements et la docihte
du cheval arabe. Ils tirent leur origine de chevaux orientaux introduits en
Russie il y a quatre-vingts ans et qui ont ete progressivement grandis
dans leur tadle, developpes dans leur forme. Ces chevaux representent
aujourd’hui un remarquable modele du cheval arahe modilie en raison de
nos gouts et de nos besoins. Plusieurs trolteurs de la race Orloff se fai-
saient aussi remarquer.
L’Egypte a envoye 9 chevaux pr^sentant a des degres divers le cachet
du cheval arahe.
Pour quiconque connaissait les differentes branches de la production
francaise, l’Exposition de Vienne ne presentait aucun groupe capable d etre
mis en parallele avec nos chevaux de gros trait ou de trait leger; les sujets
qui pouvaient entrer en comparaison avec nos grands chevaux de luxe de
harnais Etaient hien rares, et la superiorite de notre Mexage de pur sang
anglais ne pouvait etre contestee. Mais, d’un autre edle, si Ion examinait
dans leur ensemble les expositions allemande, autrichienne, hongroise,
russe, on etait frappe de la grande quantite de chevaux legers qui s’y
rencontraient et de la large place qu’y occupait le sang arahe. Le cheval
de seile se montrait partout, et Ton restait convaincu des avantages que
possddaient sur nous ces puissances pour la remonte de leurs cavaleries.
Les raisons de cette derniere superioritd de la production etrangere sont
faciles ä trouver. En Autriche et en Hongrie, par exemple (seuls pays dont
nous nous occuperons ici), l’exercice du cheval exislant encore dans les
habitudes des populations, et l’amour du cheval se trouvant generalement
repandu, on voit des haras particuliers comprenant jusqua 100 juments
ne produire que des chevaux legers. A ces ressourccs deja considerables
que presente l’industrie privee pour remonter la cavalerie, se joignent les
efforts de l’Etat. Tous les sacrifices que s’impose le Gouvernement se font
en vue de la production du cheval de cavalerie et du cheval dartillerie,
qui, aujourd’hui, doit peu dilTerer du premier.