PROGRES DE L’INDIJSTRIE
n e s
M ATI ERES
COLORANTES ART]FICIELLES.
RAPPORT DE M. AD. WURTZ,
MEMBRE DD JDRY INTERNATIONAL.
HVTRODUCTION.
Dix-sept ans se sont ecoules depuis ijug M. Perkin a reussi a obtenir,
[>ar des procedes industriels, la premiere matiere colorante derivee des
carbures d’hydrogene contenus dans le goudron de houille. Deux ans plus
tard, M. Verguin en decouvrait une autre. La magnificence de ces produits
a immediatement fixe l’attention. La faveur dont ils ont d’abord joui, leur
facile ddbit, leurs prix plus cjue remumirateurs ont excit^ parmi les fabri-
cants et les chimistes une vive Emulation : une nouvelle industrie etait
nee et eile ^tait viable. Que <le progres accomplis depuis les tätonnements
et les succ&s des premiers jours, et quelle pleiade de matieres colorantes
sont venues s’ajouter au violet Perkin et A la fuchsine, compl&ant cette
gamme riche et variee dont i’eelaf rivalise avec celui de l’arc-en-ciel. Les
violets, les bleus et les verls d’aniline, le noir d’aniline, le violet Hofmann,
le violet de Paris, le vert lumiere, la safranine, et, dans ces derniers
temps, les bleus de diphenylamine, ont fait successivement leur appa-
rition, brillantes conquetes qui ont £te depassees peut-etre par la con-
qu4te de l’alizarine artificielle. Toutes sont dues a la Science, et Ton
chercherait vainement un second exemple d’un essor aussi rapide et d’un
developpernent aussi fructueux des arts pratiques, sous l’influence du
so ulUe vivifiant de la tlniorie. Ce point de vue reviendra quelquefois sous
nia plurne dans l’expose que je vais faire, et oii je m’attacherai ä retracer
brievement les progres qui ont accomplis dans la fabrication des ma
tieres colorantes artificielles depuis l’Exposition universelle de 1867.
Parmi ces matieres colorantes, il convient de distinguer divers groupes :
les unes se ratlachent ;i l’aniline (phenylamine), ;i la loluidine, ä la pseudo-