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MATIERES GOLORAMES ARTIEICIELLES.
L’acide rosolique est un autre deriv6 du phenol. Son emploi dans l’in-
dustrie renionte ä un certain nombre d’annees. II constitue essentiellem ent
la matiere colorante connue sous le nom de coralline jaune, et qui,
preparee ä l’etat de purete, a pris le nom d’aurine.
La coralline rouge est l’amide rosolique. M. Jules Persoz l’a decritc
autrefois sous le nom de peonine. L’azuline de MM. Guinon, Mamas et
Bonnet, aujourd’hui remplacde par d’autres matieres bleues, dtait l'ani-
lide rosolique.
Enlin les combinaisons de l’acide rosolique avec les bases ont fait
leur apparition sous forme de laques. Parmi ces dernieres, la coralline
magn^sienne donne un produit d’un beau rouge.
Entre tous ces deriv^s du phdnol, dontla preparation ä l’etat de purete
etait diflicile ou impossible, faute de donnees certaines sur leur nature,
la Science est parvenue ä etablir un lien theorique qui a rendu plus faciles
leur etudc et leurs diverses applications.
Le cresol, l’homologue superieur du phenol, fournit un ddrivc dinitre,
analogue a l’acide picrique, et dont un sei alcalin est livrd au commerce
sous le nom d’orange d’aniline.
L’orcine ou oxycrdsol donne, connne on sait, par l’aclion de l’ammo-
niaque, l’orcdine, qui est la base de l’orseille. Depuis que MM. Vogt et
Henninger ont produit l’orcine, par synthese, on s’applique ä rendre leur
procede accessible ä l’industrie, et ä fabriquer ainsi de toutes pieces la
matiere colorante de l’orseille.
Enfin le naphtol ou phönol naphtylique a fourni une matiere colorante
d’un grand eclat, le jaune de Manchester ou jaune de Martius, du nom de
son inventeur. Ce dernier l’a obtenu d’abordcomme un derivede la naph-
tylamine. Aujourd’hui, on l’obtient directement, selon les indicalions de
MM. Darmstädter et Wichelhaus, en faisantagir l’acide nitrique sur l’acide
sulfo-conjugue du naphtol. Le jaune de Manchester est le dinitronaphtol.
Ajoutons que les phenols ou diphdnols dont il vient d’etre question
peuvent etre produits artificiellement, ä l’aide des hydrocarbures corres-
pondants, a l’aide d’un procede indique par MM. Wurtz, Kekule et Dusart.
Je termine cette rapide enumeration par la mention de l’alizarine et
de la purpurine artificielles. Ces deux principes colorants de la garance se
rattachent Tun et l’autre ä l’anthraquinone, produit d’oxydalion de l’an-
thracene. Ils constituent donc un groupe particulier. Je d^crirai avec soin
la preparation de l’alizarine artificielle.
Les matieres premieres que l’industrie emploie pour la fabrication de
ces j'iches produits sont retirees, sans aucune exception, du goudron de
houille. L’exploitation de ce produit, qui etait autrefois un embarras et