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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
pennet d’operer les premiers fractionnements pendant la dislillation meine
du goudron. La marche de cette distillation et la temperature de la vapeur
sont d’ailleurs indiquees par un thermometre qui plonge, par une tubu-
lure, dans l’int^rieur du chapiteau.
Ces dispositions permettent d’operer plusieurs fractionnements. Le
nombre de ces derniers varie suivant la nature du goudron et aussi sui-
vant le point oii Ton arrete la distillation. En tout cas, on recueille des
huiles Ugeres et des huiles lourdes.
On designe ordinairement sous le nom d'huiles legeres les produits qui
passent a la distillation entre 60 et 200 degr^s, et qui offrent la compo-
sition indiquee ci-dessus. Souvent on les partage en deux fractions, en re-
cueillant separdment les produits qui passent avant 1 ko ou 1 5o et les pro-
duils passant entre 1 5o et 200 degr^s. Les huiles de premier fractionnement
constituent les essences legeres. Ces huiles sont limpides, tres-fluides, d’une
densite qui varie entre 0,780 et o,85o. Elles marquent 2Ö ou 26 degriis
a l’areometre (ou 10 degres dans l’eau pure). Le Serpentin ou eiles secon-
densent est compl&ement refroidi par un courant d’eau froide qui marche
en sens inverse du courant de vapeur. Les huiles de deuxieme fractionne
ment ou huiles moyennes, qui passent entre i5o et 200 degres, possedent
une densite de o,83o ä 0,890. Elles marquent i5 degr^s a l’areometre.
La proportion des huiles legeres qu’on peut extraire du goudron est
tres-variahle. Elle ne depasse g^n^ralement pas de 5 a 6 p. 0/0, mais il
est des goudrons qui en donnent heaucoup moins. Dans la distillation de
ces goudrons pauvres, on se contente d’un seul fractionnement, recueil-
lant ensemble tout ce qui passe avant 200 degres.
Les huiles lourdes, qui passent ä une temperature superieure ä 200 de-
gr^s, marquent 5 degr^s ä l’areometre ou davantage, suivant la temp^ra-
ture ou la distillation a ete pouss^e. Le Serpentin qui les condense est
form4 par un large tube et baigne dans de l’eau a 60 ou 70 degres.
Sans cette precaution, les produits solides, et surtout la naphtaline que
rcnferment ces huiles, pourraient se chiposer et obstruer les tuyaux. Les
huiles lourdes sont le produit le plus abondant de la distillation du gou
dron, qui en fournit ais^ment 2/1 a a5 p. 0/0 de son poids. Mais il s’en
faut qu’on en separe toujours toute l’huile lourde qu’il peut fournir. En
arr4tant la distillation ä 200 degr^s, on obtient pour r4sidu un brai
liquide ou du moins päteux a froid et qui renferme toutes les huiles
lourdes. On regoit directement ce brai liquide, au sortir de la chaudiöre ,
dans des tonnes en fer qui servent ä l’expedier aux fabricants de charbon
de Paris. En poussant la distillation plus loin, on obtient pour residu le
brai gras, qui renferme cncore une certaine quantite d’builes lourdes.