MAXIERES COLORANTES ARTIFICIELLES. IV.)
lation du goudron jusqu’ä 4oo degres environ, de maniere ä obtenir du
bruisec. Elles presentent, apres le refroidissement, une consistance epaisse
et un aspect verdatre; eiles tiennent alors en Suspension de petites quanti-
tes d’hydrocarbures solides, parmi lesquels figurent la naphtaline, l’anthra-
cene et quelques carbures superieurs. Lorsqu’on les conserve ä l’air, leur
couleur, d’abord d’un jaune verdatre, devient de plus en plus foncee et
passe au brun.
Les huiles dont il s’agit sont inelees a une pelite quantite d’eau qui y est
suspendue en gouttes, et dont il faul les debarrasser, parce <ju’elle generait
le traitement ulterieur. Pour cela, on les chaulfe pendant quelque temps
dans des chaudieres a double fond et a vapeur. La chaleur les liquefie, et
pennet ä l’eau de se separer et de se rassembler ä la surface. Les huiles
ainsi debarrassees d’eau sont abandonnees pendant quelque temps dans un
endroit frais, oü eiles se prennent en une masse demi-päteuse. On enleve,par
un turbinage, la plus grande partie des matieres huileuses. Le reste est
expulse par la presse. On exprimc d’abord ä froid, au fdtre-presse. La
masse qui reste sur les plateaux est ensuite chauflee a 4o et meme a
5o degres, et comprimee de nouveau par une forte presse hydraulique,
dont les plateaux sont cbauffes. La disposition generale de ces presses, ä
plateaux horizontaux, est analogue a celle des presses qui sont employees
dans les st^arineries.
Sous l’inlluence de cette forte compression, aidee de la chaleur, la plus
grande partie des huiles lourdes et de la naphlaline, qui est plus fusible
que l’anthracene, est expulsee, et d reste des tourteaux solides, cassants,
qui peuvent contenir jusqu’ä 60 p. o/o d’anthracene, si les opdrations
precedemment decntes ont ete convenablement executees. Mais il s’en faut
que le produit brut ainsi obtenu soit toujours aussi riche en anthracene.
Certaines huiles contiennent naturellement une proportion moins forte de
ce carbure d’hydrogene que d’autres, suivantquela distillation du goudron
a ^te poussee plus ou moins loin. D’un autre cbte, les huiles lourdes qui
ont ete separees par pression a chaud des tourteaux d’anthracene brut, et
qui en retiennent une certaine quantitd en dissolution, ne doivent pas etre
rejetees. On les abandonne a'u repos. Lorsque les carbures d’hydrogene
solides se sont separes de nouveau de ces huiles pauvres, on les passe au
fdtre-presse apres les avoir chauffees a 3o ou ho degrds.
On obtient des huiles riches en anthracene lorsqu’on pousse la distilia-
tion du goudron plus loin qu’on ne le fait pour obtenir le brai sec. On
facilite beaucoup le degagement des vapeurs d’anthracene en injectant
dans la cornue un courant de vapeur surchauffde ou d’azote exempt d’oxy-
gene. Mais l’anthracene ainsi obtenu est accompagne d’une plus grande