EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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tion, l’emploi, sur une grande ecbelle, d’un agent aussi dangereux que
l’acide arsenique. Aussi a-t-on accueilli avec une grande faveur I’annonce
de la decouverte d’un nouveau procöde de fabrication du chlorhydrate de
rosaniline, procede dont le principe a eie indique par M. Coupier 1 , et qui
a ete employe pendant quelque temps par MM. Meister Lucius et Brüning
de Höchst. Le rapporteur est en droit d’affirmer que l’auleur de ce pro
cede, M. Coupier, l’applique aujourd’hui dans son usine de Creil.
Nous nous proposons de döcrire dans ce chapitre l’un et Fautre procede
de fabrication de la rosaniline, et nous ferons preceder cette description
de quelques indications concernant la pröparation des bases de la Serie
aromatique, aniline et toluidine, qui sont les matieres premieres de cette
fabrication. La preparation de ces bases se fait toujours par les mötbodes
connues, c’est-ä-dire par la transformation des carbures d’hydrogene cor-
respondants en composös nitrogenes, et par la reduction de ceux-ci au
inoyen du fer et de l’acide acetique. La rnetbode a etö decouverte par
M. Zinin; le procede de reduction est de M. Bechamp. Tout cela est expose
dans le Rapport de 1867. Nous n’y reviendrons pas, et nous nous conten-
terons d’indiquer quelques perfectionnemenls qui ont etd introduits dans
lesprocödes en usage pour la production des composds nitrogönös et des
bases eltes-rnemes. Le nombre de ces dernieres s’est accru par la decouverte
des toluidines isomeriques, notamment de la pseudo-toluidine qui joue
un röle dans Findustrie. Nous en traiterons, reservant pour d’autres parties
de ce rapport la description de la diphenylamine et de ses congeneres, et
celle de la phenylene-diamine, qui est einployee aujourd’hui pour la fabri
cation du brun d’aniline.
S i* r .
PREPARATION DE LA N1TRORENZINE ET DE L’ANILINE.
NITROBENZINE.
Les progres röalises dans la fabrication de la nitrobenzine consistent
surtout dans la disposition des appareils et dans le soin qu’on apporte a
la condensation des vapeurs nitreuses. Ce sont toujours des chaudieres en
fonte dans lesquelles on fait reagir sur la benzine un melange d’acides
1 Voici I’historique de cetle decouverte. Des 18C0, M. Ch. Lautli a obtenu de la fuchsine en
chauffant un melange d’aniline, de nitrobenzine et de ehlornre stanneux. En 1861, MM. Laurent
et Casthelaz ont pris un brevet pour l’oblenlion d’une matiere rouge par I’action du fer sur la ni-
Irobenzine en presenee de l’acide chlorhydrique. Le brevet de M. Coupier, fonde sur une reaction
analogue a celle qui a ete indiquee par M. Laulh, est de 1866. M. Coupier propose de faire
reagir la nitrobenzine commerciale sur l’aniline (lourde) en presenee du fer et de l’acide chlor
hydrique.