UATJJ']IIES COLOR4NTES A1!TIFICIELLES. \ 63
A’ous ne ddcrirons ici que les bleus de rosaniline, dits bleus de Lyon, et
les bleus solubles. Je dois les indicalions qui vont suivre ä l’obligeance de
M. Poirrier, qui a bien voulu m’admettre a plusieurs reprises dans sa ma-
gnifiquc usine, et me mettre a mdme de suivre le detail des operalions.
Preparation des bleus de rosaniline.
Idle s effcctue aujourd hui dans des cbaudieres de 2 5o btres, mumes d un
agitateur et qu on chauffe au bain d’huile. On y introduit 20 kilogrammes
de rosamhne cristallisee qui presente une teinte grenat, et une quantite
danibne qui varie de k a 8 kilogrammes, suivant Ja nuance que Ion veut
produire. On ajoute 1 0 p. 0/0 environ d’acide benzolque cristallise. On
ehauffe ä 180 degres. Un thermometre accusc la temperatu re du bain.
Pendant l’operation, une certaine quantite d’aniline distille et est conden-
see dans un Serpentin. Suivant les proportions d’aniline employees et la
duree de 1 Operation, ont obtient un melange de rosaniline monopbenylee,
de rosaniline diphenylee et de rosaniline triphenylee, melange danslequel
dormne soit le premier, soit le second, soit le troisieme de ces corps. Le
bleu forme est plus ou moins teinte de rouge, la rosaniline monopbenylee
donnant le bleu le plus rouge, la diphenylee du bleu et la triphenylee
du bleu bleu. Pour juger du degre d’avancement de l’operation et de la
nuance obtenue, un ouvrier prdleve de temps en temps une «täte» qu’il
depose sur une assiette a cöte d’un echanfillon servant de type. L’un et
1 autre etant arroses d alcool, les Solutions alcoobques s’etalent sur l’assiette
inehnee, et la comparaison des nuances devient facile.
Loperation terminee, il est necessaire d’interrompre brusquement l’ac-
tion de la chaleur. Pour cela, la chaudiere est enlev^e par une grue et
deposee sur une plate-forme disposee ä une petite distance du fourneau,
ä cötd et au-dessous d’une grande cuve qui doit recevoir le contcnu de la
chaudiere. On vide celle-ci en exercant une pression au moven d’une
pompe ä air. Le contenu visqueux de la chaudiere est chassd dans la cuve,
qui est munie d’agitateurs et dans laquelle on traite le produit brut par
de l’acide chlorhydrique dans le but den extraire l’aniline en exces. On
brasse le tont : le bleu reste ä letat insoluble. On le recucille sur des
feutres, et on le lave a 1 eau bouillante. L’operation du lavage s’execute
dans des cuves. On ajoute ä l’eau une petite quantite d’acide chlorhydrique.
On extrait ainsi cequi reste de chlorhydrate d’aniline, ainsi que des impu-
retds grises.
Des filtres, disposds au-dessous de ces cuves, en recoivent le contenu et
sdparent le bleu sous la forme d’une matiere pulvdrulente verdätre. Le
chlorhydrate d’aniline provenant soit du traitement direct par l’acide chlor-