MAXIERES COLORANTES AR TIFICIELLES. 169
de methyler et d’ethyler directement la rosaniline, en employant le pro-
cede d’ethylation dont il s’est servi le premier a l’occasion de ses helles
recherches sur les ammoniaques composees qui venaient d’etre decou-
vertes par l’auteur de ce rapport, savoir : l’action de l’iodure alcoolique
sur la base ammoniacale. En faisant reagir sur la rosaniline l’iodure de
methyle ou l’iodure d’ethyle, M. Hofmann a prepare la rosaniline tri-
methylee et la rosaniline diethylde et triethylee, bases dont les sels cons-
tituent ce qu’on appelle le violet HoJ'mann.
Ges recherches remontent ä l’annee 1864. M. E. Kopp avait annoncö,
des 1861, que, lorsqu’on remplace l’hydrogene de la rosaniline par des
radicaux alcooliques, la nuance des deriv&s alcooliques se rapprochait
d’autant plus du bleu qu’un plus grand nombre d’atomes d’hydrogene
de la base rouge etaient remplaces par des radicaux alcooliques. Ainsi, la
rosaniline diethylee fournit des nuances d’un violet rouge, tandis que la
rosaniline triethylee ou trimethylee donne du violet bleu.
La preparation de ces bases a ete decrite en detail dans le Rapport de
1867 (tome VII, p. 262). II est donc inutile d’y revenir. Au reste, la
consommation de ces beaux produits a beaucoup ditninue depuis la decou-
verte des violets de Paris, qui sont prepares directement par l’oxydation de
la m^thylaniline. Toutefois, en raison de la richesse et de la purete de
leur teinte, ils trouvent encore leur em[)loi pour la production de nuances
d’un violet rouge.
S 8.
VIOLETS DE METHYLANILINE.
Au inois dejuillet 1861, M. Charles Lauth a obtenu une matiere colo-
rante d’un beau violet, en traitant la methylaniline par les agents oxy-
dants, qui converlissent l’aniline en rosaniline. Mais, ayant remarqu^ que
les produits ainsi obtcnus presentaient peu de solidite a la lumiere, il
ne songea pas ä poursuivre l’application industrielle de sa decouvcrle, et
abandonna, pendant quelques anniies, ses recherches sur ce sujet. A cette
epoque, la Constitution de la rosaniline et de ses deriv&s <$tait complete-
ment inconnue : les travaux de M. Hofmann n’avaient [>as encore paru.
La d^couverte des violets dtirivtis de la rosaniline a donnti une nouvelle
impulsion aux recherches qui avaient pour objet la preparation directe de
matieres colorantes violettes formties sans l’intcrmediairc de la rosaniline.
L’exageration des prix de l’iode excitait d’ailleurs l’ardeur avec laquelle
ce but ctait poursuivi. Ce precieux metallo'ide intervenait necessairement
dans la preparation du violet Hofmann, qui exige l’emploi de l’iodure