M ATI ERES GOLORANTES ARTIFICIELLES.
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a huitheures de chauffe, on laisse refroidir, et l’on ajoute a la masse une
quantite d’acide chlorhydrique süffisante pour saturer la soude. On introduit
le tout dans l’eau bouiüante et l’on filtre. On separe ainsi les matieres rdsi-
neuses, tandis (|ue le chlorhydrate du violet benzyle passe a l’etat de Solu
tion. On le precipite en ajoutant a celle-ci du chlorure de sodium. Les
eaux meres qui en retiennent encore une petite quantite sont precipitees
par la chaux; le precipite est repris par l’acide chlorhydrique, et le chlor
hydrate soluble est precipite par le sei marin, comme il a ete dit ci-dessus
pour le violet de Paris.
Lorsqu’on veut produire des violels plus bleus, on chauffe sous pres-
sion dans un autoclave, de 80 a 100 degres.
S 10.
VERTS D’APÜLINE.
1° VERT Ä L’ALDEHYDE.
On sait que la premiere matiere colorante verte, derivee de l’aniline,
qui ait ete employee en leinturc, a ete decouverte par M. Cherpin, chi-
miste chez M. Eusebe, a Saint-Ouen, pres Paris. Le brevct relatif a
l’exploitation de cette decouverte a ete pris par M. Eusebe en octobre
1862. Le proctkle employe consistail a traiter la rosaniline, dissoute dans
l’acide sulfurique etendu, d’abord par l’aldebyde , de maniere a former la
couleur bleue, magnifique mais Fugace, decouverte par M. Ch. Lauth
(bleuä l’aldehyde), et puis par une solution d’hyposulfite de soude. Apres
quelques minutes d’ebullition, il se developpe une couleur verte qui reste
en dissolution et qu’on precipite par l’acide tannique ou par l’acetate de
soude. L’histoire de cette decouverte et le proc^de employe pour la rendre
applicable a l’industrie ont et6 decrits en ddtail dans le Rapport sur
l’Exposition de 1867 1 . Nous n’y reviendrons pas. Aussi bien cette Fabrica-
tion est-elle abandonnee aujourd’hui. Mentionnons seulement un travail de
M. HoFmann qui a fixd la composition du vert a 1’aldehyde. Il exprime
cette conqtosition par la formule C i2 H 27 Az 3 S 2 0, qui fait voir que l’hypo-
sulfite intervient d’une maniere necessaire dans la formation du vert, en
lui fournissant du soufre, mais qui laisse dans l’ombre l’interpretation
precfse de cette reaction, ainsi que la Constitution du produit engendre.
1 T. VII, p. a65.