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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
les procedes ordinaires. Apres dessiccation, on expose ie tissu imprime,
dans les chambres d’oxydation, ö une temperature comprise entre 20 et
3o degrös.
Le noir se devcloppe sous la double influence des agents d’oxydation et
de T air sur l’aniline. Au bout de vingt-quatre heures, on lave.
La reaclion qui donne naissance au noir dans ces conditions n’est pas
parfaitement ölucidee, raais on connait le röle que joue le sulfure de cuivre.
II s’oxyde de maniere ä se convertir en sulfate, et celui-ci se reduit de
nouveau en sulfure en oxydant l’aniline. L’agent d’oxydation est le cblorate
de potassium, qui se decompose par l’action de l’acide ehlorbydrique du
chlorhydrate d’aniline. Cet acide devient libre par suite de l’oxydation de
l’aniline, des que laredction est mise en train. Et le concours de l’air n’est
pas inutile pour produire cette oxydation, et, par suite, cette mise en train.
Mais on voit que le sulfate de cuivre ne prend naissance que sur le tissu
lui-meme et pour se detruire aussitöt : il ne peut donc exercer aucune
influence fächeuse sur les raeles et sur les rouleaux en acier et en fer dont
on se sert en impression. On voit aussi que le nielange ne devient pas
sensiblement acide, car l’acide chlorhydrique mis en liberte par suite de
l’oxydation de l’aniline agit saus cesse sur le cblorate de pofasse. C’est la
un avantage marquö, car l’acide libre que renfermait le me lange employe
par M. Lightfoot affaiblissait sensiblement la fibre textile. Quoi qu’il en soit,
le noir ainsi obtenu est parfaitement insoluble, et se fixe comme tel sur
la fibre du tissu. D’apres les experiences de MM. Ch. Lauth et Rosenstiehl,
le cuivre semblerait 4tre un element essentiel du noir d’aniline.
Diverses autres recettes pour la production du noir d’aniline ont ötö
indiquees par MM. Paraf, Rosenstiehl, C. Koechlin. Nous renvoyons a
cet egard au Rapport de 1867.
Rappelons seulement que M. C. Koechlin a propose une recette dans
laquelle le sulfure de cuivre de M. Lauth est remplace par le ferrocyanure
de potassium. Ce sei nous parait jouer un röle analogue a celui du sulfure
de cuivre. 11 s’oxyde sous l’influence de l’acide chlorhydrique et du clilo-
rate de potasse pour devenir ferricyanure (prussiate rouge), et celui-ci a
son tour oxyde l’aniline pour produire du noir.
Sauf quelques niodifications de detail qui ont pu etre introduites par
quelques fabricants, la recette de M. Cb. Lauth est encore employöe dans
ce qu’elle a d’essentiel. On a pu rendre la couleur d’application plus ou
moins intense, plus ou moins acide, mais le principe de la möthode est
demeure le meme. De fait, le noir d’aniline est devenu la couleur d’appli
cation la plus employee et rend des Services de premier ordre aux impri-
meurs.