210 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
phtalique chauffE avcc certains phEnols, tels que la rEsorcine, le pyro-
gallol (acide pyrogallique), donne lieu a des produits colorEs qu. se for-
inent avec Elimination d’eau, et qui renferment a la fois les ElEments de
l’acide phtalique et ceux des phenols ou oxyphenols. D’autres acides poly-
basiques peuvent former des combinaisons analogues avec les phenols.
Ges dernicrs forment donc la base de ces composEs qui s’Eloignent par
leur Constitution des Ethers proprement dits. Les uns sont lndifferents,
d’autres se dissolvent dans les alcalis avec des couleurs tres-mtenses qui
disparaissent sous Vinfluence d’agents rEducteurs. Parmi ces dermers com-
posEs, quelques-uns donnent de nouvelles matieres colorantes, lorsquon
les chauffe avec de l’acide sulfurique, matieres colorantes qui se distin-
nuent des premieres par cette circonstance qu’clles sont bien reduites,
inais non dEcolorEes, par les agents de desoxydation. M. Baeyer estimc que
certaines matieres colorantes naturelles, surtout celles que Von extrait du
hois, prEsentent une Constitution analogue a celle de ces nouveau* pro
duits et pourront etre reproduites artificiellement.
Un mot sur la valeur industrielle de cette dEcouverte.
En chauffant la rEsorcine avec de l’anhydride phtalique, M. Baeyer a
obtenu un corps remarquable par une magnifique fluorescence, et qu d
a nommE fluorescÜnc. Chose curieuse, le dErivE tEtrabromE de ce corps
prEscnte une magnifique fluorescence d’un rose vif, et commumque a la
soie une nuance couleur de fcu. G’est la teinte Eclatante de l’aurore. De la
le nom A’eosine, sous lequel ce corps est connu dans l’industne, oii il a
re ? uun emploi utile. Mais ici nous anticipons sur les temps. Revenons aux
phEnols, et, apres une courte mention de l’acide picrique, dEcnvons l’acide
rosolique et ses dErivEs.
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acide picrique.
Les prEcEdents rapports contiennent des indications suthsantes sur 1 m-
troduction de cet acide dans l’industrie, et sur son mode de prEparaüon
auiourd’hui tres-simplifiE par l’emploi du phEnol pur. On peut attaquer
directement ce corps par l’acide nitrique, ou encore faire agir cet acide
sur un melange de phEnol et d’acide sulfurique, mElange qui renferme
de l’acidc phEnolsulfureux; enfin on peut attaquer par l’acide nitrique le
phEnylsulfile de soude cristallisE. Ces procEdEs de fabrication sont con-
nus, et nous n’avons pas a les dEcrire ici. Ajoutons qu’ils donnent de si
bons rendements et que les prix de revient ont EtE tellement reduits,
qu’on ne trouve plus aucun avantage a prEparer l’acide picrique en trai-
tant, soit l’huile de houille brüte, soit la rEsine de Xanthorrhea hastilis,
par Vacide nitrique. Parmi les dErivEs de l’acide picrique, nous devons