ALGERIE.
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les Europeens. Les varietes generalement adoptees par les colons sont:
la tuzelle blanche sans barbe, dont le grain est de qualitA superieure,
niais les inlluences atmospheriques lui sont parfois defa vorables, precisc—
ment sans doute ä cause de cette absence de barbe; la richelle blanche,
qui participe des meines qualites et de la meine susceptibilite; et parmi
les bles barbus qui sont plus rustiques, le ble du Roussillon ou seisette.
En general, les bles tendres se trouvent mieux en Algeiae des terreslegeres
et inclinees, et les qualites superieures y sont plus ou moins sujettes a se
glacer; leur poids est, en moyenne, de 76 ;i 7p kilogramnies a l’hecto-
litre.
Le bl6 est en Algerie, comme en Europe, une culture d’hiver. Les se-
mailles y sont reglees par la precocite des pluies, qui permettent de faire
penelrcr la cbarrue dans le sol desseche par les chaleurs de bete. Elles
s’operent ordinairement de novembre ä ddccmbrc, et l’on recolte depuis la
premiere quinzaine de mai jusqu’a la fin de juin. Comme les cereales y
manifestent une tendance marquee ä taller, on reduil la quantite de se-
mence A un hectolitre parbectare. La moisson, chezles Europeens, se fait
avec le concours des bras indigenes, Kabyles ou Marocains. Dans ces
conditions eile revient a a5 a 3o francs par hectare, ce qui est un taux
assez bas pour dispenser les colons d’avoir recours aux machines ä mois-
sonner, que Ton rencontre toutefois dans quelques grandes exploitations.
Par contre, les machines a battre deviennent d’un usage a peu pres ge
neral, mais celles qui battent en long sont encore trop peu repandues.
Les frais de la culture du ble en Algerie ont ete evalues par la Commission
d’enquete instituee en 1868; ils sont port^s chez les Europeens depuis
i43 francs jusqu’ä 165 francs par hectare, non compris la rente de la
terre, et de 63 a q8 francs chez les indigenes. Oi\ comme le rendement
moyen par hectare est de 1 5 ä 18 bectolitres chez les colons et de 5 a 6
chez les Arabes, on en peut conclure que la production des cerdales y est
largement remuneratrice.
L’orge demande la meme culture et les meines conditions de sol que le
ble. II se seme ä la meme epoque et se recolte environ quinze jours plus
tot. L’heclolitre pese, en moyenne, 58 a 61 kilogrammes.
Les Arabes en cultivent de deux sortes, borge a deux rangs (Hordcum
distichon, L.) et borge a six rangs (Hordcum hexostichon, L.). Les Euro
peens ont generalement adopt6 cette derniere variete comme plus produc
tive. On trouve aussi borge nue et borge celeste, qui sont de toute bcaute.
L’orge est une production de premiere mkessite en Algerie, ou eile rem-
place bavoine pour balimentation des cbevaux. Les orges algeriennes sont
d excellente ipialite; aussi sont-elles tres-demandees dans le nord de la