MAT1ERES COLORANTES ARTIFIC IELLES. 229
s’agit maintenant de separer l’exces d’acide sulfurique. Pour cela, on neu-
tralise par la chaux; on emploie d’abord un lait de chaux et l’on completc
la neutralisation en ajoutant de la craie. II faut eviter an trop grand exces
de base calcaire, la inasse du sulfate de chaux precipite etant dejä fort
encombrante. Pour separer ce sulfate de l’anthraquino-disulfite de cal
cium, il est necessaire de porter le tout a Febullition, car ce dernier sei
est peu soluble ä froid. La liqueur bouillante est rapidement passee au
liltre-presse. Le sulfate de chaux reste : il a ete comprime fortement. La
solution bouillante d’antbraquino-disulfite est decompostie par un leger
exces de carbonate de soude, et Febullition est maintenue jusqu’a ce que
le precipite de carbonate de chaux soit devenu grenu, de maniere ä se
deposer facilement. On decante alors et Fon evapore a siccite la solution
d’anthraquino-disulfite de sodium.
S 3. Transformation de Vacide anthraquino-disulfureux en alizarine.
Dans de grands cylindres en fonte chauffes au bain d’huile et munis
d’agitateurs ä ailettes qui permettent, non-seulement d’agiter constamment
la masse, mais de la ramener de bas en haut, on introduit 3 parties d’an
thraquino-disulfite de sodium sec et 2 ou 3 parties d’alcali caustique
auquel on ajoule une petite quantite d’eau, afin de faciliter le melange.
On emploie la soude, la potasse ou un melange des deux alcalis. On
chauffeau-dessus de 200 degres, en maintenant la temperature entre 200
et 280 degres jusqu’a ce que la masse ait pris une couleur violet-bleu fonce L .
Pour controler la marche de Foperation et pour apprecier la richesse
du produit, on preleve un ^chantillon, on le dissout dans une quantite
d’eau determinee, et on le precipite par une proportion convenable d’acide
sulfurique etendu : il se produit un precipite jaune brun que Fon jette
sur un filtre dispose sur un vase dans lequel on fait le viele au moyen
d une trombe. Le precipite etant rassemble sur le filtre, ce que la dispo-
l’anthraquinone. On emploie pour 2 parlies d’acide sulfurique ordinaire une partie d’ueide de
Nordhausen. Dans ce cas, il est in utile de porter la masse ä une temperature aussi elevee, et il
convient de chaufler en vase dos. Il parait qu’on atteint le meine resultat par l’addition de 1 ou
2 p. 0/0 d’acide uilrique ä i’aeide sulfurique. Mais 1’alizarine obtenue par ce procede donne des
nuances virant un peu sur le jaune.
1 Quelques fabricants ont l’habitude. d’ajouler ä la masse de 5 a 10 p. 0/0 de chlorale de po-
tassium. Cette addition, qui doit se faire peu A peu, a pour resultat l’obtention d’une alizarine
presentant une teinte plus violette, circonstance qui est due saus doute ä la produclion d’une cer-
taine quantite de purpurine par l’action oxydante du chlorate. On sait, en effet, que la purpurine
ne ditßre de 1’alizarine que par un atoine d’oxygene en plus, et que M. Delalande a reussi, dans
ees derniers temps, ü fabriquer la purpurine par voie de Synthese, en soumettant 1’alizarine a une
reacliou oxydante.