MAXIERES COLORANTES ARTIF1CIELLES. 231
de facon ä la concentrer peu a peu, puis on y ajoute, pour 1 partie d’an-
thracene, 3 parties de bioxyde de manganese. Ce dernier doit etre tres-
finement pulverisd. On prefere generale ment celui qui provient de la
regeneration du manganese ayant servi a la preparation du chlore. En
fixant l’oxygene degage par l’action de l’acide sulfurique sur le bioxyde
de manganese, l’acide anthracene-disulfureux se convertit en acide anthra-
quino-disulfurcux : il se forme du sulfate de manganese. Pour se debar-
rasser de ce sei, on etend la liqueur avec unc grande quantite d’eau et
on y ajoute un lait de chaux : il se forme du sulfate de cliaux et de Fhy-
drate manganeux, tandis que ranthraquino-disulfite de calcium reste en
solution. On passe au filtre-presse, puis on d^compose a l’ebullilion,
comme il a ete dit plus baut, l’anthraquino-disulfite de calcium par le
carbonate de sodium. Le precipite calcaire ayant ete separe par le filtre,
on evapore ranthraquino-disulfite de sodium, et l’on aclieve la prepara
tion comme il a ete dit precedemment.
3° Diverses modifications ont ete introduites dans le procede qui vient
d’etre decrit. D’abord on peut remplacer le bioxyde de manganese par
dautres oxydants, tels que l’oxydc puce de plomb, le bichromate de potas-
sium, l’acide nitrique. Recemment, MM. Dale et Schorleipmer ont pro-
pose d’introduire dans la metliode qui vient d’etre decrite, pour la pre
paration de l’alizarine, une modification qui serait de nature ä la simplilier
beaucoup, car eile permettrait d’operer du meine coup la Iransfonnation
de l’acide anthracene-disulfureux en acide anthraquino-disulfureux et la
conversion de ce dernier en alizarine. Pour cela, ces chimistes ajoutent
a la solution de l’anthracene-disulfite de sodium une pctile quantite de
nitrate de potassium ou de sodium ou de chlorate de potassium, puis
la quantite d’alcali necessaire pour la decomposilion de ranthraquino-
disulfite qui va se formen Le tout «itant reduit a siccite, on chauffe cntre
180 et 9Öo degres, jusqu’ä ce que la coloration violet bleu ait atteint son
maximum. Sous l’influence oxydante du chlorate et du nitrate, l’anthra
cene-disulfite se convertit, comme nous venons de le dire, en anthra-
quino-disulfite, que l’alcali libre convertit en alizarine.
Dans le meine ordre d’idees, M. Cb. Girard avait indique, pour elfectuer
la double transformation dont il s’agit, l’emploi d’un melange de potasse
et d’oxydes de cuivre, de plomb ou de mercure. On chauffe le melange
sous pression. D’apres l’auteur de ce procede, on evile, en operant ainsi,
la formation de produits secondaires.