'2M
EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
mettent i’application industrielle. Tout cela est du domaine de l’avenir, et
d’un avenir qu’il est impossible de prejuger. En attendant, la culture de
la garance pourra continuer dans les regions privilegiees oü eile s’est prin-
cipalement dablie, et le malheur de la voir disparaitre entierement ne
semble pas pres de se realiser.
CONCLUSION.
Nous voici arrive au lerme de celte longue exposition, et il laut con-
clure en indiquant la part qu’a prise notre pays dans les progres de la
puissante industrie que nous avons decrite, et en eludiant les conditions
qui sont de nature soit a favoriser, soit ä entraver ces progres.
Le grand inouveinent scientifique et industriel qui caraclerise notre
epoque est du a une direction particuliere et a un effort soutenu de l’esprit
bumain, chez toutes les nations civilisds, et les resultats obtenus sont la
propride collective, le tresor commun de ITiumanite. Mais chaque nation
a sa place distincte dans la grande famille, chacune a son passe, son his-
toire, son avenir. II est donc utile, il est legitime de rechercher et de
consigner la part qu’elle a prise dans ce grand mouvement qui change la
face du monde : ddsormais les annales de la Science et de l’industrie pren-
dront dans l’bistoire gdidale une place aussi importante au moins que les
fastes de la guerre et de la politique.
Au commencement de ce siede, la France dait bien preparee pour les
ddouvertes industrielles. Une pleiade de savants illuslres dait a l’ceuvre
dans les laboratoires, et les arts chimiques ont recueilli les fruits de la
grande renovalion scientifique entreprise par Lavoisier et ses disciples.
Parmi les progres accomplis, il sulfit de rappeier la decouverte de la fabri-
cation de la soude artificielle, due a Leblanc, et qui a exercd une si grande
inlluence sur le developpement de l’industrie et de la richesse nationale.
Mais, vers le milieu du siede, le mouvement dont il s’agit s’est sensiblement
ralenti : on s’en rapportait volontiers a la gloire du passe, et Ton s’attachait
a ses traditions. Les idees nouvelles qui avaient surgi dans la Science, et
qui depuis l’ont rajeunie, ont de froidement accueillies et ont fait fortune
de l’autre cötd de la frontiere. L’oulillage scientifique, l’installation et la
dotation des laboraloires daient restes, a quelques exceptions pres, dans
l’etat ou ils dtaient au commencement du siede. Pendant ce temps, les
pays voisins, l’Allemagne ä leur tde, se mettaient ä l’oeuvre. Dans tous
les cenlres importants, des laboratoires se sont eleves, magnifiquernent
construits et liberalement dotes. Aucune rcssonrce n’y fail defaut ä ceux