MONUMENTS HISTORIQUES. 24;?
nos monuments, de s’assurer de leur Situation et de leurs besoins, de
regier les conditions auxquelles les subventions de l’Etat peuvent etre
accordees, et de provoquer, dans chaque departement, un concours efficace;
teile est en partie la täche de la Commission des monuments bistoriques,
tache ardue et souvent difficile, mais qui a toujours ete remplie avec un
zele, une activite et une persistance de direction auxquels tous les gouver-
nements qui se sont succädd depuis sa fondation n’ont pas h<5site ä rendre
hommage.
La France est, sans contredit, une des contrees de l’Europe la plus
riche en monuments remarquables; monuments civils, religieux ou mili-
taires, monuments de lantiquite, du moyen äge et de la renaissance,
monuments appartenant ä toutes les äcoles et principalement a l’architec-
ture francaise proprement dite, tout se räunit pour former ce vaste et
magnifique ensemble qui constitue la plus splendide ecole d’art national
dont puisse se glorifier un pays.
«Ce qui distingue Farchitecture francaise de toutes celles de l’Europe,
disait M. Viollet-le-Duc dans un de ses rapports au Ministre sur l’etat de
nos monuments, c’est que, pendant plus de dix siecles, eile a dte cultivee
par plusieurs äcoles originales nees spontanemenl dans differentes pro-
vinces, travaillant a 1 envi 1 une de l’autre d’apres des pnncipes et avec des
procedes differents, imprimant chacune a ses ouvrages son caractere propre
et comme un cachet national. Des le xC siede, chacune de nos provinces
avait ses artistes, ses traditions, son Systeme, et cette etonnante variete
dans l’art a produit presque partout des chefs-d’ceuvre, car, sur tous les
points de la France, le genie de nos artistes a laiss<5 la forte empreinte de
sa grandeur et de son originalitä. »
Malheureusement, pendant les deux siecles qui viennent de s’^couler,
ajoutait Fhonorable inspecteur general des dlifices dioedsains, le culte des
Souvenirs qui se rattachent a Fhistoire des arts a de beaucoup trop ne-
glige, et des monuments precieux onl disparu autantpar suite de Findiffe-
rence, de Fignorance ou meme du mepris pour les edifices du moyen äge,
que sous Faction du temps et des troubles revolutionnaires. II etait donne
a notre epoque de comprendre que conserver les edifices qui racontent la
gloire du pays c’ätait faire revivre son passe au profit de son present et de
son avenir.
Ce fut ä partir de Fannie 1831 que les Chambres frangaises, cn pre-
sence du mouvement qui se manifestait en faveur des monuments de notre
histoire nationale, mirent ä la disposition du Gouvernement une premiere
allocation annuelle de quatre-vingt mille francs pour subvenir aux repara-
tions les plus urgentes, cncourager Jes administralions locales et les sub-