EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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sanee du credit de 800,000 francs affecte, depuis l’annee 18/17, aux tra-
vaux de restauration.
A cette epoque, plus de deux mille monuments etaient deja defmitive-
ment classes, et les demandes de subventions, justifiees par des etudes et
des devis serieux, pr<$sentaient un total de plusieurs millions.
La France, disait M. Merimee, est un pays qui ne peut se comparer ä
aucun autre pour le nombre et la prodigieuse variete de ses monuments.
Tous les styles d’architeclure y sont repr^sentes par des chefs-d’ceuvre,
et cette richesse rend d’autant plus difficile la täcbe de la Commission.
Si les allocations du Gouvernement etaient trop disseminees, ajoutait-il,
elles devenaient inefficaces; si, au contraire, eiles Etaient concentrees sur
quelques monuments privilegi(5s, d’autres, non moins interessanls, Etaient
expos^s ä une ruine inevitable.
Entre les deux ecueils, la Commission a suivi la marche la plus pru-
dente : eile s’est efforcee de faire parvenir les secours du Gouvernement
partout ou ils etaient indispensables; eile a pris soin, en rneme temps,
que les allocations fussent toujours süffisantes pour assurer la bonnc exe-
cution des travaux. Pour atteindre ce but, la ddpense de la plupart des
restaurations a dte repartie sur plusieurs exercices. II en resultait cet avan-
tage, qu’elles s’achevaienl surement, quoique avec une certaine lenteur, et
qu’en mcune temps on pouvait diviser les ressources sur un plus grand
nombre d’edifices.
^Les efforts remarquables que dans toute la France on a faits, depuis
plusieurs annees, pour conserver et reparer les edifices anciens, efforts
auxquels la Commission s’est associee de tout son pouvoir, ont eu pour
lAsullat de prolonger indefiniment la duree de quelques monuments qui
font la gloire du pays, et, ce qui est non moins important, de former un
grand nombre d’artistes et d’ouvriers habiles. Dans les travaux de restau
ration, möcaniciens, charpentiers, tailleurs de pierre, magons, serruriers,
forgerons, trouvent non-seulement l’occasion d’employer leurs bras et
leur intelligence, mais cncore de perfectionner leurs connaissances et de
s’Clever au rang d’artistes L »
Plus tard, et des l’annee 1860, les 6tudes relatives ä un nouveau clas-
sement des monuments historiques de la France Etaient pretes, le mon-
tant des ressources necessaires pour donner satisfaction aux besoins cons-
tates avait ete exactement evalu^, les projets, dessins et devis avaient
recu l’approbation de la Commission des monuments historiques, et les dis-
positions arrdffies etaient telles, que, le jour ou de nouveaux credits pour-
Rapporl de M. Merimee, inspecleur general, a8 fevrier 1848.