264 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
tingent considdrablc d’edilices, dont le classement demande devait etre
1 objet dun sdrieux examen. D’un autrecötd, certains monuments indiques
dans la liste de 1862 devaient, apres nouvelles investigations et plus
ample informe, etre reconnus assez peu importants au point de vue de
1 histoire de 1 art franjais pour n avoir pas droit ä la protection efficace
du Gouvernement; d’autres, flechissant sous le poids des siecles en meine
temps que sous celui de 1 indifference, et peut-elre quelquefois du mau-
vais vouloir des populations et des autorites locales, ecbappaient a toute
tentative de soutenement.
II devenait des lors indispensable de proceder a une minutieuse revi-
sion du classement de nos monuments historiques. La Commission s’en
occupe activement; la liste ancienne a d^ja ete augmentee de tous les
monuments nouvellement classes, et depouillee de toutes les radiations
eÜeetuees pendant cesdernieres annees. La liste que nous publions aujour-
d bui est donc le lableau exact, complet et olficiel des monuments histo
riques de la France en l’annee 1 876.
Ce travail, toutefois, ne saurait etre considdre comme absolument de-
finitif pour lavenir. L’etude, plus assidue et plus approfondie cliaque
jour, de l’archdologie nationale, amenera sans nul doute, dans l’avenir,
certaines additions que compenseront malheureusement, d’un autre cöt4,
les pertes occasionmies par reifet du temps et bien souvent par la main
des hommes.
Quel que soit l’intdret que presente ce vaste travail, veritable inven-
taire de nos nchesses monumentales, il nous a semble qu’il ne serait com
plet que par ladjonction d’une carte de la France, indiquant les edifices
classds et monlrant en rnemc temps la marche suivie par les ecoles d’art
sur le territoire frangais a une epoque d6termin^e, celle de la premiero
moitie du xu e siede, la periode la plus interessante, sans contredit, de
notre histoire monumentale. Ce travail, redigd par la Commission des mo
numents historiques dans ses seances des q avril, 8 juin et 8 juillet
1875, est completement inedit, et nous croyons inutile d’insister ici sur
I interd qu’il presente au point de vue de la Conservation de nos monu
ments comme a celui de l’histoire de l’art dans notre pays, car, pourcon-
naitre 1 histoire d’un art, «ce n’est pas assez de determiner les differentes
periodes qu’il a parcourues dans un lieu donne, il faut suivre sa marche
dans tous les licux ou il s’est produit, indiquer les Varietes de formes
qu il a successivement revetues, et dresser le tableau comparalif de toutes
cos varidtes en mettant en regard non-seulement cliaque nation, mais
rhaque province d’un meine pays
1 Viollet-le-Duc, Dictiunnaire d’archileclurc.