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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
A l’entre-sol se Irouve une galerie desservant toute la deuxieme precinc-
tion. Ce grand couloir est perce d’arcades contenant les escaliers qui
conduisent directement au portique exterieur du premier dtage. Ces ar-
cades sont formees de deux pieds-droits reunis par une maconnerie de
moellons smilles et relies par un linteau dont les extremites servent de
dosserets ä un arc surbaisse legerement. C’est un des rares exemples de
cette courbe, peu usitee chez les Romains : il est probable que, dans
celte circonstance, eile n’a äte que la consäquence de quelque erreur de
mesure de construction.
On voit encore, sur plusieurs des linteaux des massifs de ces arcades,
les cbiffrcs romains numerotant par ordre les diverses parties des precinc-
tions superieures.
II etait ainsi facile a cbaque citoyen de retrouver la section assignee
ä sa classe ou indiquäc par la tessera qui lui etait donnee comme billet
d’entree a certains spectacles.
Nous voici arrive ä la galerie du premier etage, dont les grandcs
arcades s’elevent sur lc portique du rez-de-chaussee. A ce grand prome-
noir aboutissent des vomitoires commnniquant de ce portique ä une petite
galerie de plain-pied desservant la troisieme precinction; dans ces vomi
toires sont pratique's les issues et les degres conduisant aux derniers
rangs de gradins qui couronnent ie monument.
Telle est l’ordonnance generale du plan de cet amphitheätre. Ces divi—
sions etablies, il convient d’etudier ses divers details distinctifs.
L’arene de Famphitheätre d’Arles ne possede ni euripe, ni sous-sol au
milieu de sa surface, comme celle de Famphitheätre de Nimes 1 . Mais une
particularite importante la dislingue : les dalles du podium, au lieu de
partir directement du sol, s’elevent sur une corniche couronnant un
massif egal ä leur hauteur, formes d’assises enormes et grossierement
taillees. Cette corniche, garnie d’entailles, a longtemps preoccupe les ar-
cheologues et les architectes. Comment Interpreter cette double hauteur
du balteus et du podium? Evidemment, dans ces encoches et rainures de-
vaient s’ajuster les chevrons d’une galerie en bois s’avancant dans Farene
et soutenue, de distance en distance, par des potelets. C’est sur cette
galerie que se refugiaient sans doute les bestiaires poursuivis de trop pres
par les animaux feroces qui s’elangaient par les issues diverses ouvertes dans
l’arene. En sautant avec agilite, au moyen d’echelles de corde peut-etre,
ils trouvaient un refuge momentane surce plancher, etpouvaientägalement
regagner les portes pratiqnees dans les dalies du podium.
1 Exlrait des Memoires Ins a la Sorbonne, thedtre de Nimes, par A. II. llcvoil, arcliitecle
en 18G6. Rapports sur les fouiUes de Vamp hi- des monumenls hisloriques.