i78
EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Chaque pile ext^rieure des travdes de la galerie du premier elage est
reliee au mur interieur par un immense linteau, soulage par des con-
soles; sur ce linteau reposent des voutes cylindriques, qui ne sont que
le prolongement de l’arcade exterieure jusqu’ä l’arc des vomitoires abou-
tissant a celle galerie. Ces voutes cylindriques sont formees par la reunion
de trois arcs isol^s, dont les appareils n’ont aucune liaison entre eux.
Sur ces voutes sont ^tablis les paliers de la derniere galerie, couverte
par une voute rampante sur laquelle reposaient les derniers gradins.
A l’exception du plafond en pierre de la premiere galerie, la construc-
lion de l’amphitheätre d’Arles diflere tres-peu de celle de l’amphitheätrc
de Nlmes.
L’ecoulement des eaux du Colisee arlesien, moins bien Studie que
celui de Nimes, est cependant digne d’4tre obsenA. De grands conduits
verticaux, dont les appareils sont assembles avec emboiture circulaire
autour de la parlie creuse, recevaient les eaux des pr(5cinctions sup4-
rieures; i!s recueillaient egalement celles qui s’tkoulaient des paliers,
garnis d’urinoirs dans toutes leurs encoignures. Ces eaux tombaicnl par
des gargouilles engagdes sur le sol du vomitoire du rez-de-chaussee, se
dirigeant de la dans la chambre construite au niveau de i’arene pour se
reunir dans la galei’ie inferieure. Un grand dgout, construit sous l’entree
principale, au nord, les conduisait ä l’exterieur du monument.
La decoration architecturale de l’amphitheätre d’Arles se compose de
deux dtages d’arcades; le premier appartient ä l’ordre dorique; le second
est corinthien, avec chapiteaux dpaneles. Certains auteurs, s’appuyant sur
de simples hypotheses, ont pretendu qu’un grand mur formant attique,
et percd de deux ouvertures dans chaque travee, devait couronner ce
monument.
II y a tout lieu de croire, au contraire, qu’il ^tait termin^ par un
attique tres-bas, dans lequel s’engageaient, comme ä Nimes, les corbeaux
destines ä supporter le velarium. II ne reste aujourd’hui aucune trace de ce
couronnement. Ces appareils ont du 4tre enlev^s des premiers pour servir
a la construction des habitations qui envahirent rampbitheätre d’Arles des
le vm c siede.
Les Romains prirent dans les immenses carrieres de Glanurn (Saint-
Remi) les blocs de calcaire tendre qui leur servirent ä construire cet im
mense amphith^atre l . Le transport s’opera peul-etre par le bras de la
Durance, qui passait alors ä Ernaginum (Saint-Gabriel) et venait se jeter
1 On reconnait cncore aujourd’hui, dans ces vastes calacomlies, qui resseniblent, avec leurs
carrieres, les emprunls faits par les ouvriers grands piliers, aus ruines d’un temple egyp-
romains; rien n’est plus pittoresque que ces ticn.