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MONUMENTS HISTORIQUES.
Jans 1c Rhone; du reste, la distance par tcrre n’etait pas considdrable.
G’est h tort que quelques auteurs ont attribue aux carrieres de cette der-
niere Station antique, beaucoup plus rapprochee, la provenance de ces
materiaux.
Les spectacles donnes dans le Colisee de Rome se reproduisaient presque
tous dans l’amphitheEitre d’Arles. Gependant une grande question archeo-
logique a ete souvent agitee au sujet des ampbitheatres d’Arles et de
Ninies. Ces areries ont-elles pu servir a des Naumachies? La presertce,
autour du Colisde arlesien, d’un aqueduc conduisant les eaux de la fon-
taine des Reaux ä Arles, a ete inlerpretee par quelques savants en faveur
de cette conjecture. Ces sortes de jeux sont plus admissdalos a Nimes qu a
Arles. A Nimes, le sous-sol pouvait bien servir de bassin pour les barques;
ä la rigueur les dallages auraient retenu l’eau, niais, a Arles, rien ne nous
parait dispose pour ce genre de spectacle.
Par contre, nous ne croyons pas aux combats de betcs fdroces dans
l’ampbitheätre de Nimes; le podium etait trop bas, et rien ne permet de
supposer qu’on ait obvie a cet inconvenient par une grille cn fer destmee
a garantir les spectateurs. On ne donnait dans cette arene que des com
bats de gladiateurs, de laurcaux et des chasses; la decouverte du sous-sol,
qui devait etre rccouvert par un plancber garni de pegmata, semblerait in-
diquer que T. CRISPIUS RERURRUS najoula cette annexe que pour
apporter, au moyen de ces machines, une plus grande variete dans les
representations donnees dans ce monument.
A Arles, au contraire, ou les meines jeux qua Nimes etaient repre-
sent^s, tout etait dispose pour les lüttes dangereuses et barbares de bes-
tiaires. Des cages, conduilcs jusqu’aux ouvertures de la galcrie inferieure
donnant sur l’arene, les betes feroces selangaicnt dans 1 mjiiiifi cavea, et,
nialgre leurs bonds furieux, la bauteur du parapet du podium etait teile
qu’elles ne pouvaient pas y atteindre.
Du reste, cette assertion est confirmde par les debris d’animaux de racc
feline recucillis dans les cbambrcs souterraines du sous-sol, et par deux
inscriptions, conservees dans le musee de la ville, qui mentionnent des
combats de gladiateurs et de bestiaires donrnis dans cette arene, et dus a
la munificence de deux grands personnages de la colonie arlesienne.
D’apres quelques historiens de l’antiquite, plusieurs empereurs romains
ont donnd dans ramphitheäLre d’Arles de grands spectacles. Pomponius
Lmtus dit que l’empereur Gallus, apres avoir expulse Grocus de cette
ville, fit celebrcr, vers Tan 23k ou 235, des jeux dans cette arene.
Constantin le Jeune, si l’on en croit Ammien Marcellin, suivit son
exemple, et Sidoine Apollinaire, qui t^tait attaclni a la personne de Ma-