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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
jorien, lui attribue 6galement les meines largesses pour le plaisir de la
colonie arlesienne. Enfin, d’apres les historiens de France, Childebert,
premier roi de Paris, maitre d’Arelalum, y aurait fait celebrer en sa pre-
sence des jeux et des combats ä la romaine. La chronique rapporte que
les combats de taureaux furent les derniers donnes dans l’amphitheätre
d’Arles.
Le christianisme, qui detruisit les temples pa'iens, d6cr6ta aussi la
ruine des amphitheätres, dont l’arene avait ete arrosee par le sang des
martyrs; celui d’Arles dut subir des premiers ces mutilalions, car cette
ville antique fut un des foyers les plus ardents de la religion chretienne
dans les Gaules. Puis arriverent les invasions sarrasines. La population
terrifiee se r^fugia dans son Colisde, s’y fortifia et y construisit une ville
v&itable, flanquee de quatre tours.
Ce n’est qu’ä l’epoque de la renaissance que nous voyons le grand re-
novateur des arts, Francois I", visitant ramphitheatre d’Arles, exprimer
son extreme deplaisir de voir un monument aussi beau dcvaste et desho-
nore.
Henri IV, plus tard, fut dgalement frappe de cet etat de clioses, et
ordonna de faire disparaitre toutes les maisons, de deblayer l’arene et d’y
clever l’obelisque retrouve dans les ruines du cirque.
11 dtait rdservii a notre siede de voir operer cette grande ceuvre de re-
paration. En 1809 commencerent les deblayements. M. Laugier de Char-
trousse, maire d’Arles quelques annees apres, s’occupa de ces travaux
avec un devouement et une activite qui ont rendu son nom populaire et
honore dans cette citd et parmi les artistes et les savants.
II y a vingt-cinq ans environ, sous l’impulsion de la Commission des
monumenls historiques, une restauration consciencieuse et habilement
trait^e, faite sous la direction de M. Questel, archilecte, rendait aux arts
et conserväit pour l’avenir ce monument grandiose, que l’ancienne Rome
des Gaules montre avec orgueil aux nombreux visileurs qui s’y arretent
pour admirer les restes nombreux de son antique splcndeur'.
La ville d’Arles, pour cviLer la ruine de son amphitheätre, en entreprit
la restauration avec le concours de l’Etat et du deparlement. En 18a5,
sur 60 arcades, 18 avaient ete deblayees. Pour aider a cette Operation,
M. le Ministre de l’interieur avait alloue une sornme de 6,000 francs.
Au 1" fevrier i83o, sur ai3 maisons qui encombraient l’edifice, la
ville, l’Etat et le departement en avaient acquis, par leurs efforts reunis,
189. A cette d^pense, qui avait absorbe ^5,000 francs, l’Etat avait con-
1 Archive* des monumenls historii/ues, notice de M. Ilevoil, arcliilecte altaclie a ia Commission.