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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
jo dois parier des differentes transformations qu’a subies cet edifice. La dcs-
cription historique qui suit est extraite de l’ouvrage de M. Delorme, bi-
bliothecaire et conservafeur du rauste de Vienne, intituld Recherches Insto-
riques sur le temple d’Auguste ct de Livie.
Ce monument porte aujourd’hui les tristes marques de la barbarie des
siecles qu’il a traversds. De nombreuses mutilations et degradations le
defigurent dans toutes. ses parties.
On ne voit plus les colonnes se dessiner avec grace dans le vide, ni
l’air et la lumiere se jouer entre eiles. La cella a entierement disparu, les
murs ont ete d^molis pour agrandir l’enceinte consacree, des le moyen
age, au culte chretien. Des fenetres et des portes, les unes ä plein cintre,
les autres a ogives, ont ete pratiquees dans les murs nouveaux, non sans
endommager considerablement les colonnes, dont un marteau vandale a,
en outre, abattu les cannelures pour dresser les parements; un chdtif et
ridicule perron a remplace la large rampe qui s’etendait devant le fron-
tispice. La porte carree moderne qui s’eleve au-dessus 4tait, avant 1793 ,
surmontee d’une niche renferrnant une madone. De plus, la partie poste-
rieure de l’^difice, celle qui est la plus interessante, setrouve engagee de
quelques pieds dans des constructions modernes, et le sol, exhausse par
les ruines et les cendres d’autres ddifices antiques, cache entierement le
stylobate d’un cot^ et ä moitie de l’autre.
Tel estl’etat actuel de ce monument. Ce changomenl, ces degradations
presentent un aspect affligeant. On s’indigne contre Tignorance et la bar-
barie, mais on est frappd du caractere de dignite et de grandeur qui s’est
conservd dans cet edifice, en depit des outrages successifs du lemps et des
hommes; tel est le ])rivilege de tous les ouvrages romains et le resultat
d’une ordonnance simple, de Temploi de grandes lignes architecturales
sagement combin^es.
On a ete longtemps sans se faire une juste idee de la forme primitive
de ce monument. Jusqu’a la publicationdeTouvrage de M. Rey, Monuments
romains etgothiques de Vienne, en France, etc., on n’en avait donne que des des-
sins barbares. M. Schneyder, il est vrai, dessina avec exactitude les parties
qu’il avait pu observer, ainsi qu’on en peut juger en parcourant son porte-
feuille inedit; mais, Tedifice etant alors consacre au culle, beaucoup de
[»arties se trouvaient masquees. M. Piey, plus beureux, a trouve le monu
ment plus degage, et a pu faire les foudles dont il avait besoin pour
s eclairer. Avec la connaissance de Tantiquile, le talent et la sagacite qui le
distinguent, il a pu presenter l’edißce tel qu’il devait etre tres-probable-
incnt dans son origine et tel que nous l’avons decrit plus baut.
Sur quelques indices qu’il ne fait pas connaitre dans son ouvrage, ou