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gerie contient une plus forte quantite de morphine et moins de cod&ne
et de norceine, et qui possede toutesles qualites des raeilleures especes de
rinde et de Smyrne.
TABACS.
La production du tabac, tres-repandue chez les Arabes avant l’occu-
pation framjaise, ne s’est introduite qu’en t844 dans les cultures euro-
peennes; mais eile y a fait en peu de temps de rapides progres. Ainsi, en
i854, eile couvrait deja 2,818 hectares; en 1860, eile s’etendait sur
6,697 hectares, et depuis eile n’a fait que s’accroitre encore.
La culture, la manipulation et la vente des tabacs jouissent en Algerie
d’une liberte complete. Ghacun peut produire, fabriquer, livrer, exporter
ä sa guise, l’Etal n’intervient que pour des achats aux producteurs.
La production du tabac, corame celle de toutes les plantes industrielles,
comporte un certain progres de l’agriculture, et eile se lie surtout intime-
ment a la petite culture.
Partout oü eile fournit des produits estimes, ce n’est qu’a la condition
d’etre entouree de soins inlelligents et assidus. La qualite tout exception-
nelle du tabac de la Havane ne resulte pas seulement de l’appropriation
particuliere du cliinat de l’ile de Cuba et de la nature de certains terrains,
tels que ceux de la Vuelta de Abajo, eile tient encore a ce que la produc
tion est entre les mains de colons europeens qui deploient un art admi-
rable a developper les precieux Elements de production dont ils dis—
posent.
Presque tous les colons se livrent a la culture du tabac. Dans les pre-
miers temps, tous les terrains y furent indistinctement aflectes; de plus on
s’adressa a plusieurs variet^s de semences exotiques mal appropriees aux
conditions locales; il en resulta une production g6neralement defectueuse,
des feuilles a tissus epais, resineux, a odeur mielleuse, et par suite tres-
peu combustibles. Aujourd’hui la culture est en progres serieux; des am4-
lioi'ations evidentes se font remarquer dans la plantation, la recolte et la
preparation des tabacs. Les feuilles ont atteint leur complete maturite;
eiles ont acquis de la souplesse et de l’onctuosite; leur couleur est avan-
tageuse, et elles exbalent un arome qui atteste leur bonne qualit6. En un
mot, 1’Algerie est comme la Havane, Manille ou le Maryland, en voie de
creer chez eile un type de tabac qui se recommande par ses proprietes
speciales. Elle possede deja deux sortes indigenes bien caracteris^es, le
Ghebli et le Khachna, dont la reputation est bien etablie. II n’est pas dou-
teux qu’on ne finisse, soit par les ameliorer encore, soit ä trouver une
vnriet^ plus productive, quoique fine, et surtout combuslibie, qui con-
