MONUMENTS HISTORIQUES.
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tie ancienne par trois arcades en plein cinlre surhausse et s’ouvrant sur le
dehors par une porte ögalement plein cintre, d’appareil moyen, surmontöe
d’une fenetre göminee. Sur les deux petits cötes nord et sud du rectangle,
on remarquait deux arcs en plein cintre regulierein ent appareilles, fermes
par une majonnerie et ayant l’apparence d’arcades aveugles ou plutöt
aveuglees tres-posterieurement a leur construction.
A l’intörieur, tous les arcs reposent sur des colonnes de marbre, de
dimensions et de galbes differents, provenant evidemment de monuments
antiques, et appropriees de la manie.re la plus barbare selon les besoins
de la construction. Quelques-uns des chapiteaux qui les surmontent sont
antiques; d’autres, d’une execution tres-grossiere, sont sculptes d’orne-
mcnts de tres-bas relief, de style merovingien.
En cet etat, quelques archeologues, admettant que les arcades laterales
avaient etö primitivement ouvertes, et faisant observer que la voutc de
l’abside 4tait mal reliee a l’arc d’ouverture, en avaient conclu, malgre la
parfaite identite des deux constructions, que l’abside, pas plus que l’avant-
corps, n’avait fait partie de l’edificee primilif, et que celui-ci devait ori-
ginairement präsenter la forme d’un qmdrifrons, ou monument a quatre
faces.
Cette hypotbese, fort contestable d’ailleurs, et qui, pour devenir une
verite, supprimait les deux tiers du monument, ajoutait encore a l’inccr-
titude de l’architecte chargö de la restauration, lorsque des reclierches
faites dans les archives municipales de Poitiers amenercnt la decouverte
d’un ancien plan ferner, anterieur aux plans d’ahgnement de la ville,
lequel indiquait que, sous un bangar appartenant aux dames de Sainte-
Croix, une absidiole accol^e au cöte sud de l’edifice avait du exister. Tou-
tefois ce Souvenir s’dtait completement perdu, et personne ne put fournir
le moindre renseignement sur cet appendice, qui se raccordait si bien avec
les dispositions des arcades laterales. N’dtait-il pas a pr^sumer ccpendant
que ces arcades s’ouvraicnt, a l’origine, de ebaque cöte de l’edifice, sur
une absidiole semblable a celle qu’indiquait le plan ? L’Etat n’etant pas
alors propriötaire des maisons adjacentes, il fut impossible de s’assurer
par des fouilles de l’exactitude de cette donnee, et l’on dut se bornor, pour
le moment, ii recbercher si quelque monument analogue, decrit par d’an-
ciens auteurs, ne presenterait pas les dispositions complementaires dont
on avait cru retrouver ici l’indice.
Ces recherches conduisirent a trouver dans Montfaucon (t. II, pl. LXVI,
fig. 9) l’indication du plan d’un temple que l’auteur appelle Soria, et
qui, tont en differant sous certains rapports du temple Saint-Jean, s’cn
rapproche beaucoup par la forme et la disposition generale. Or, non-seu-