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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
Elles ont le meme caractere de grandeur hifratique, et procedent, comine
ces dernieres, de l’ecole grecque, a laquelle elles se rattachent incontesta-
blement. Cette origine est peut-etre meme encore plus sensible ä Saint-Jean
qu’a Saint-Savin, et s’y trahit non-seulement dans le caractere et le mo
dele des figures et l’agencement des draperies, mais encore dans tous les
details de l’ormentation.
Ces precieuses peintures, relevees par M. Denuelle, ont ete revelues
d’une preparation de cire qui les fixe a l’enduit sur Icquel elles sont
appliquees.
RAPPORT
DE M. DENUELLE, MEMBRE DE LA COMMISSION.
i" mars 1855.
Ayant ete charge de prendre la copie des peintures murales qui
ddjorcnt le baptistaire de Saint-Jean de Poitiers, j’ai pu constater, a l’aide
des ecbafaudagcs qui ont ete dressds a cct effet, que cos peintures, mal-
gre le mauvais dat de la construction, ont conservö dans leur ensemble
leur aspect primitif, ce qui pennet d’en apprdier parfaitement le caractere.
Le baptistaire de Saint-Jean, au commencement du xn e siede, fut evi-
demment couvert de peintures; il a subi depuis plusieurs transformations,
par suite desquelles la partie superieure seule a conserve sa decoration
primitive ; quantaux parois inferieures, elles ont et£ successivement deco-
rees de peintures aux xm e , xiv° et xv c siecles. J’ai retrouve sous les badi—
geous des fragments de ces diverses ^poques, qui ne peuvent constituer
un parti general d’ensemble.
Je me suis donc occupe de relever de preference les peintures de l’ecole
primitive; quant aux divers fragments qui ne m'ont pas paru offrirle m^me
interet, je me suis borne a en reproduire un specimen.
Les peintures qui occupent la partie superieure de l’edifice ont du etrc
exticutees par les memes artistes qui d^corerent l’^glise Saint-Savin en
• Poitou; dies ont le meine caractere de grandeur hierarcbique, et denotent,
connne ces dernieres, l’ecole grecque a laquelle dies appartiennent. Cette
origine est meme peut-etre encore plus sensible ä Saint-Jean qu’a Saint-
Savin, en ce que, dans les peintures du baptistaire, non-seulement le ca
ractere des figures,l’agencement des draperies, le modele, sont conformes
aux peintures grecques, mais encore, dans l’ornementation, nous retrou-
vons la palmette, les meandres, dont l’origine ne saurait etre douteuse.
Le nimbe qui se trouve au-dessous du Christ renferme la main divine