20 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
turiers de nos contr^es industrielles, qui l’emploient concurremment avec les
produits similaires des Etats—Unis, mais aussi par lesplanteurs aniericains
eux-memes, lesquels, en diverses circonstances, n’ont pas lnisite ä inettre
sur le meme rang les cotons longue soie de l’Algerie et ceux de la Georgie
et de la Caroline du Sud, reput<5s, avec raison, comme les plus beaux
cotons du monde. C’est le cas de rappeier ici qua l’Exposition universelle
de 1867 les cotons algeriens ont ete recompensespar une grandemedaille
d’honneur : s’ils n’ont pas obtenu la meine distinction ä l’Exposition uni
verselle de Vienne, c’est vraisemblablement parce que, 1 Autriche n’etant
pas un pays manufacturier, le coton y a moins attire 1 attention du Jury
que dans les concours de Paris et de Londres.
Ueste donc la question ^conomique; mais, sous ce rapport-la aussi, les
circonstances ont prononce. La culture cotonniere par les mains euro-
peennes date deja de plusieurs annees. Toutefois c’est surtout pendant
la guerre de la Secession et au moment oü les cotons des Etats-Unis ont
cesse d’arriver sur les marches europeens qu’elle a pris son plus large
essor. On pouvait craindre que la reprise de la reproduction dans l’Union
americaine ne vmt lui porter un coup funeste. 11 n’en a rien ete cependant;
sans beaucoup augmenter, la recolte sest maintenue a un chifTie assez
eleve, et tout annonce qu’elle ne sarretera pas la. Du reste, poui que la
culture cotonniere recoive tout le developpement dont eile est suscoptible,
j] es t necessaire d’y faire entrer un element nouveau, ou plulot qui na
encore ete eprouve que d’une facon restreinte, l’emploi dela main-d ceuvre
indigene au moyen de l’association. Dans ces operations, les Arabes ap-
portent leurs bras, les colons les capitaux et la connaissance des procedes
de culture. Au moment de la recolte, les produits sont partages d’apres
les conditions arretees d’avance et qui satisfont egalement les pai lies en-
gagees. Si, comme on doit le supposer, ce nouveau mode de production
vicnt a prendre de 1’extension, la culture y trouvera la main-d’ceuvre en
abondance et a bon marche, et c’est ainsi qu’elle arrivera ä occuper dans
l’economie agricole la place que la nature semble lui avoir assignee.
Sans doute, pas plus qu’aux Etats-Unis, tous les terrains en Algerie ne
sont pas propres a la culture du coton, surtout a celle du coton Georgie
longue soie, qui est la plus delicate. Les plaines qui conviennent le mieux
a cette riche espece sont les plaines rapprochees de la 111er, dont le fond
est conijiose d’alluvions melangees dargile, de sable et de detiilus vege-
taux, et qui sont baignees par les elllorescences salines, ou bien encore
celles qui, dans 1’interieur du pays, sont voisines des grands lacs et pene-
trees par les eaux sal^es qui s’en ^chappent. Ces conditions se montrent
dans les plaines du Sig, de l’Habra et de la Mina, dans le dfyartement