EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
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plusieurs annees en Algerie, ont demontre que, loin de perdre leurs pro-
prietes primitives, comnie cela a toujours lieu dans ces pays apres deux
ou trois annees de culture, ces graines ont, au contraire, donne naissance
a des lins superieurs en finesse et en devdoppement a ceux oblenus de
semences venues directement de Russie.
On fait, en Algerie, du lin une culture d’hiver. On seine en novembre
ou decembre pour recolter en mai avant le ble. II probte ainsi de la Sai
son des pluies.
L’exportation s’est elevee, en 1872, a 138,820 kilogrammes de lin en
etoupes, etä a,Aao,A5A kilogrammes de graines.
Les bbres de plusieurs urtieees du genre Bcehmeria ont puissamment
interesse l’industrie europeenne depuis plusieurs annees. On a ete seduit,
avec raison, par leur finesse, leur eclal, lour blancheur, leur fraicheur,
leur facilite ä prendre la teinture, enfin par la variele et le baut cachet
des applications dont eiles sont susceptibles dans les articles de lingerie,
d’habillement et de teinture. L’ortie blanche (B. nivea), qui existait depuis
le commencement du siede a Montpellier, fut d’abord introduite en Alge
rie, et successivement d’autrcs especes ou varietes, telles que le B. caudi-
cans, le II. palmata, le B. temcissima, etc., qui s’y acclimatent tres-bien.
Ce sont des plantes vivaces, a Vegetation tres-active, aimant la fraicheur et
pouvant donner plusieurs coupes annuellement dans de honnes conditions
de culture; dies produisent donc leurs tiges a un taux assez bas; mais
leur traitement industriel [tour en extraire la blasse est malheureusement
tres-difficile et couteux, ce qui explique le prix de revient et par suite de
vente assez eleve de ce textile; d’ou l’impossibilite de le cultiver en grand.
L’exploitation de ces plantes est donc subordonnee a la decouverte d’un
mode de traitement mecanique et chimique facilitant l’extraction de leurs
bbres, et qui est a l’ctude en France et en Angleterre.Ce resultat obtenu,
l’Algerie pourra leur consacrer quelques-unes de ces terres ricbes et pro-
fondesoii, avec le concours de l’irrigation, dies se devdoppent d’une mo
niere luxuriante.
Les autres textiles que l’Algerie peut encore fournir ä l’industrie sont
les suivanls :
L’Abutilon Indicum, plante d’une croissance rapide et dont on peut
extraire, apres trois inois de culture, 20 ä 22 quintaux de blasse a
l’hectare;
La corete textile (Corchorus tejclills), qui donne un rendement egal
d’une blasse propre a la confection des sacs;
L’agave d’Amerique et du Mexique (Agave Americana et Mexicana),
dont on extrait des bis d’une grande finesse et d’une remarquable solidite;