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EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
une nioitie de la ville, et Fdglise fut en partie delruite. Deux ans apres,
cependant, grace a des quetes abondantes faites non-seulement en France,
mais jusqu’en Angleterre, grace ä l’ardeur du clergii et de la population,
Fedifice ^tait relev^ de ses ruines et le culte solennellement retabli dans
lAglise. Le 5 septembre iii4, la dedicace eul Heu en presence de Far-
cheveque de Reims et d’un concours immense que le moine de Nogent
estime ä 900,000 personnes.
Les cbroniqueurs ne parlent plus d’une reconstruction de la catbedrale
post^rieuremcnt a cette date de 111/1. II est cependant inadmissible de
faire remonter ä cette öpoque le monument qui subsiste encore aujour-
d’hui.
Quelque nombreux que fussent les ouvriers, quelque abondant que
fut l’argent, il <5lait mat^riellement impossible qu’un si vaste vaisseau püt
etre eleve et couvert dans Fintervalle de deux annees. II est d’ailleurs hors
de doute que les travaux que necessita Fincendie de 111 a furent des tra-
vaux, non de reconstruction complete, mais seulement de restauration
Le moine Hermann, temoin oculaire du desastre, nous apprend, en effel,
que Feglise n’avait pas ete entierement detruite, mais quelle avait souffert
de grands dommages. II y a donc tout lieu de croire que ces muraillcs
calcinees auront, moins d’un siede plus lard, de nouveau menaceruine, et
qu’il aura fallu les rebatir de fond en comble. L’etude du monument que
nous avons encore sous les yeux confirme pleinement cette assertion. Les
foimes d’architecture de ses parties les plus anciennes et leur frappante
analogie avec celles du chceur de la catluklrale de Paris, commenc^e en
1160, ne permettent pas de leur attribuer une date anterieure aux der-
nieres annees du xn e siede.
Ce fut probablement peu de temps apres avoir assurd, par 1’entremise
du pouvoir royal, en 11 qi, la Constitution definitive de la commune, que
les citoyens de Laon, tranquilles possesseurs de leurs franchises, aiderent
les eveques de ce diocese a elever Fedifice que nous admirons encore au-
jourd’hui. Entre toutes les populations urbaines qui, dans le nord de la
France, avaient combattu pour leurs droits et privil^ges, celle de Laon
s’elait signalee par son energie et ses instincts democratiques; Fesprit a la
fois laique et religieux, qui presida a la reedification des grandes catbe
drales comprises dans le domaine royal, devait donc s’y manifester avec
plus d’^clat que dans aucune autre ville environnante. L’eglise Notre-Dame
de Laon est, en effet, tout particulierement empreinte de ce double ca-
ractere.
Son plan est celui de toutes nos grandes cathedrales qui se pretc
le mieux aux reunions populaires. Cette longue nef, qui se termine par