360 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
des fers etait un auxiliaire indispensable pour arreter une inasse de cons-
truclion qui etait en marche; inais une fois la compression des joints ope-
ree et les mortiers parvenus ä siccite complete, l’equilibre materiel enlin
retabli, il est perinis de croire que l’action des fers n’etait plus aussi obli-
galoire et meine a pu cesser reellement. II serait difFicile d’expliquer au-
trement comnient des points d’attache aussi freies ont resiste pendant des
siecles sous l’effort immense de la cathedrale. La puissance des barres de
fer en tiranls, si forte qu elle soit, nest pas dhmitee; d y a de nombreux
exemples de ruptures sous des efforls beaucoup moins considdrablcs. Dans
nion opinion, si ces barres n’ont pas rompu, cestquelles ne fonction-
naient pas tres-activemcnt; il y a forte presomption de croire que, si quel-
ques-unes eussent lache, il n’en fut pas resulte (icroulement subit de le-
difice. Assurement je suis loin de les juger conimc inuliles; considerant
aujourd’hui le grand äge de l’edifice et sa tendance ä ceder a toute espece
d’effort destructif, je regarderais comme un acte d’extreme imprudence
de negliger l’entretien de ces fers; je crois meine qu’il sera essentiel de les
reconforter et d’en augmenter le nombre.
Mais je me resume en celte pensee, qu’il est au moins rassurant de
savoir que leur presence n’est point, a la rigueur, la condition sine qua
non de lequilibre des cohstructions, et que le secours qu’ils apportcnt est
un moyen de consolidation qu’il est tres-important de ne pas negliger,
mais, toutefois, sans que l’existence de l’edifice y soit absolument subor-
donnee.
Si j’ai insiste un peu longuement sur cet article, c’est que, depuismon
arriv4e a Laon, les habitants de celte ville, qui jusque-la 4taient restes
en pleine siicurite sur l’etat de leur catbedrale, se confiant dans la longevite
mOme du monument, se sont emus de mes observations. Plusxeurs con-
seillers municipaux qui assistaient ä ma visite, et qui m’ont entendu t£-
moigner des craintes a l’egard d’un surplomb de 7 centimetres survenu
aux piliers des tours, en avaient d’abord conclu qu’un devers de i5 ä
»5 centimetres aux murs de la nef pouvait avoir des consequences encore
plus graves; il etait donc necessaire de preciser les faits et de rassurer
les esprits sur le caracttire reel des avanes.
La conclusion de cet article doit donc efre que le bouclement intiirieur
de la nef de la catbedrale de Laon n’est pas l’accident le plus grave qui
soit a redouter pour cet edifice. Il n’est point assurement a negliger et
doit etre surveille assidüment avec beaucoup d’attention; mais il n’exige,
quant 5 present, aucun travail extraordinaire ni dispendieux.
On va voir que les accidents survenus aux piliers des tours, quoique
s’annoncant par des indications moins prononcees a la vue, pourraient