366 EXPOSITION UNIVERSELLE DE VIENNE.
faite, il n’y aurait plus le moindre danger a executer des relancis eil
pierre neuve dans les piliers, lä ou cela paraitra le plus n^cessaire.
Quant ä l’alteration qu’une modification de cette nature apporterait ä
la forme primitive de l’edifice, une premiere raison, propre ä vaincre tous
les scrupules, c’est que, dans les cas extremes, il faut des moyens ex
tremes. Mais, considerde en elle-meme, la combinaison nouvelle n’opere
pas une perturbation notable; eile ne change pas le caractere de la basi-
lique; eile le complbte en ce sens quelle fait retourner sur un troisieme
cote l’aspect charmant des faces laterales de la nef. Si Ton considere en-
core l’immense profondeur de la basilique, on accordera que le faible re-
tranchement fait sur sa longueur ne sera pas sensible.
Enfin, si Ton objectait que l’interposition de la travee enleverait la vue
de la grande rose du portail, je rdpondrais que, ddja dans l’titat actuel,
l’aspect de cette rose est masqud par un grand orgue qui la derobe pres-
que entierement, que c’est d’ailleurs une circonstance heureuse que la
decoupure du triforium permette de laisser a jour la partie supdrieure de
la travde, ce qui aura le double avantage, sans intercepter la vision, de
donner aux sons de l’orgue la facilite de se propager dans l’dglise.
Si ces diverses considerations ne sont pas entierement determinantes,
eiles m’ont paru toutefois assez fonddes pour etre soumises a votre apprd-
ciation.
Je dois vous faire connaitre que, ayant conferd de ce projet avec
M. l’architecte Vancleemputte, il m’a ddclard qu’il en adopterait com-
pldlement le principe et serait disposd a en faire les etudes en grand,
s’il recevait votre approbation. Je dois ajouter que M. Vancleemputte,
artiste de merite, et en meme temps homrne zel^ et de probild, habite
Laon depuis longtemps; il a dtudid la cathedrale et a pu mdditer rueme
sur les travaux infructueux qui ont 6t6 faits. Quoiqu’il soit affligd d’infir-
mitds, son Service ne soulfre pas; il est seconde activemcnt par un adjoinl
que M. le prüfet lui a donne. le sieur Cagnon, jeune homme intelligent et
laborieux, qui ne fait defaut a aucun point de son Service, et, d’autre pari,
vous jugerez sans doute a propos que, pour des travaux aussi importants,
l’Elat se röserve la surveillance superieure.
Il est incontestable que l’article prec^dent estcelui qui interesse le ]>lus
le salut de la cathedrale : faire cesser l’etat pdriclitant des grands piliers
angulaires de la nef est sans contredit l’operation la plus pressee qui seit
a faire a l’ddifice; mais, d’apres ce que j’ai fait connaitre ci-dessus, tout
ne serait pas fini pour remettre les tours en parfait etat de stabilite, si l’on
n’attaquait pas ä la fois la reparation de l’escalier a vis qui Supporte
l’angle oppose.